Régions

Djelfa : La laine négligée par les investisseurs privés

Publié par DKnews le 28-06-2017, 15h28 | 122
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En dépit d’une production annuelle pour le moins abondante de laine, les investisseurs privés continuent de bouder cette ressource renouvelable au rendement en constante hausse dans la wilaya de Djelfa, au grand dam des habitants de la région.

Selon les données fournies par la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya, la production de laine à Djelfa, enregistre une courbe ascendante, depuis l’année 2011, siège d’une moyenne de collecte de 35.000 qx ( 3.570 tonnes), avant d’être portée à pas moins de 72.000 qx(7.279 T) en 2016, au moment ou les prévisions de la DSA, pour cette campagne 2017, tablent sur une production de plus de 75.000 qx ( 7.500 T).

D’ou l’intérêt conféré, à ce créneau porteur, à plus d’un titre, par les responsables du secteur, qui y voient l’un des moyens de mise en £uvre de la nouvelle orientation de l’Etat, portant sur la diversification de l’économie nationale hors hydrocarbures, et ce en multipliant les initiatives susceptibles d’attirer l’intention des investisseurs vers des projets visant l’exploitation et la valorisation des ressources naturelles de la wilaya, dont la laine.

Les efforts consentis, à cet effet, par les autorités locales ont abouti, à ce jour, à l’adoption de six (6) projets pour la transformation industrielle de la laine, a-t-on indiqué auprès de la direction de l’industrie de la wilaya, dont les responsables n’ont pas manqué de souligner l’intérêt de ces projets, tant pour leurs promoteurs, pour qui ils sont une source de richesse, que pour la wilaya, en tant que source génératrice d’emploi pour la population, est-il assuré.

Trois (3) parmi ces projets sont prévus bientôt à la mise en service, soit de quoi augurer, selon le directeur de l’industrie et des mines, Mohamed Marmouchi, d’une industrie de transformation de la laine digne de ce nom dans cette wilaya, réputée pour son leadership national en matière d’élevage ovin.
 
La laine : un problème pour les éleveurs

Si dans le passé, la période de tonte des moutons (début de l’été) était considérée comme une fête que bédouins et habitants des zones rurales célébraient dans l’allégresse, il n’en est pas de même aujourd’hui, car les frais de la tonte (qui est une opération inévitable au vu du climat de la région) sont devenus trop lourds à porter par l’éleveur, dont les gains arrivent à peine à couvrir les frais de tonte.

En langage chiffré, la tonte d’un mouton coute 100 da l’unité, au moment ou la laine produite dépasse à peine ce prix.

Encore plus, l’opération de tonte en elle même a perdu beaucoup de sa valeur ancestrale, lorsqu’elle était pratiquée gratuitement, à l’occasion d’une grande Touiza (opération de solidarité collective), dont l’ambiance était rehaussée par des chants religieux et des bêtes immolées, en l’honneur de tous les participants.

C’est pourquoi la tonte est devenue une charge pour l’éleveur, car non rentable, du fait qu’il ne sait pas quoi faire de cette ressource naturelle abondante, que des unités industrielles exploitent à des prix dérisoires.

De nombreuses familles des zones rurales de Djelfa, ont su préserver jusqu’à nos jours un savoir faire millénaire dans la transformation et le traitement de la laine, avec des méthodes artisanales, en vue de son exploitation à des usages domestiques, comme en garnir des oreillers ou des matelas.

Selon L’hadja Zineb, une habitante de la région rurale d’Ain Ibel (Sud de Djelfa), qui pratique toujours cette activité, le traitement de la laine est un travail de longue haleine, qui commence par le nettoyage et lavage de cette matière noble, avant de l’étaler sous le soleil pour une certaine période.

Une fois complètement séchée, la laine est morcelée et dispersée, en vue d’en garnir des oreillers notamment, qui sont très demandés par les familles de la région. Toutefois la qualité de cette laine traitée est tributaire d’une bonne aération, tout en la maintenant au sec, en vue de la prémunir contre les parasites de la laine.

Une laine de haute qualité pour des frais dérisoires

Selon les spécialistes du domaine, la laine produite à Djelfa est de très haute qualité, eu égard au fait que l’importante ressource animale de cette wilaya est élevée en campagne, ou dans la steppe, et non dans des étables ou des lieux fermés, ce qui impacte positivement sur la qualité de la laine des brebis et des moutons locaux, qui est nette de toute souillure et donc prête immédiatement au traitement et à la transformation.

Les frais d’exploitation de cette ressource naturelle sont, en outre, dérisoires, comparativement à d’autres matières premières, car nécessitant seulement le transport et un climat propice à l’offre et à la demande au niveau des lieux réunissant les éleveurs.

Certaines fois, un besoin de dépôts pour la collecte de la laine est exprimé par des vendeurs saisonniers, qui réalisent d’assez bonnes marges de gains, en tant qu’intermédiaires entre les éleveurs et d’autres partenaires qui transportent le produit vers d’autres wilayas du pays, notamment vers l’Est.

Toujours est-il que les habitants de Djelfa ( jeunes cadres, universitaires, commerçants et hommes d’affaires réunis), ont exprimé à l’APS leur v£ux de voir cette richesse (laine) exploitée à bon escient mais surtout, soulignent-ils, la labéliser au nom de la région ,en tant que produit de soutien à l’économie nationale, susceptible de contribuer à l’arrêt d’importation de matières contenant de la laine, est-il escompté.

Un souhait pas impossible à réaliser, selon des experts du domaine, qui estiment qu’il nécessite juste une bonne dose d’audace.

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