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Migration - Mogherini : «La coopération avec la Libye «ne prévoit pas» le renvoi des migrants dans ce pays »

Publié par DKnews le 30-06-2017, 16h31 | 29
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La coopération que l'Union européenne (UE) tente de mettre sur pied avec la Libye pour tarir la route migratoire de la Méditerranée centrale «ne tend pas» et «ne prévoit pas» le renvoi des migrants dans ce pays, a affirmé jeudi la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

«L'UE ne tend pas au retour des migrants et demandeurs d'asile au départ des Etats membres de l'UE vers la Libye ni ne le prévoit», a-t-elle écrit dans sa réponse, au nom de la Commission, aux députés européens qui l'interpellaient sur l'opportunité de conclure un partenariat avec ce pays, qui manque encore d'une structure étatique stable et n'a même pas signé la convention de Genève relative aux réfugiés.

Les députés européens s'inquiétaient de voir l'externalisation des opérations de recherche et de sauvetage se traduire par des refoulements de facto.

Selon la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, les mesures prévues visent seulement à «renforcer la capacité de la Libye à contrôler sa frontière méridionale et ses eaux territoriales tout en promouvant les Droits de l’homme».

«Les Droits de l’homme et le traitement correct des migrants sont également des éléments importants de la formation qu'Eunavfor Med opération Sophia dispense à la marine et aux garde-côtes libyens, ainsi que de la mission d'assistance de l'UE aux frontières en Libye (EUBAM Libya)», a-t-elle ajouté.

Federica Mogherini a fait savoir, à ce titre, que l'UE finance la formation des garde-côtes libyens et apporte son soutien à la gestion des migrations fondée sur les droits en Libye.

«En février 2016, le mandat de l'EUBAM a été modifié afin de prévoir une éventuelle mission civile de gestion de crises portant sur le renforcement des capacités et l'assistance dans les domaines de la coopération policière, de l'Etat de droit, de la gestion des frontières, qui fournira des conseils et de la formation aux autorités libyennes», a-t-elle souligné.

Le fonds fiduciaire d'urgence de l'UE pour l'Afrique a récemment adopté un programme de 90 millions d’euros destiné, officiellement, à «renforcer la protection et la résilience des migrants, des réfugiés et des communautés d'accueil en Libye».

«Le programme, mis en £uvre par l'Organisation internationale pour les migrations, le Programme des Nations unies pour le développement, la Société allemande de coopération internationale, le Fonds des Nations unies pour l'enfance et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, comportera, entre autres, un volet relatif à la protection de toutes les personnes dans le besoin (migrants, réfugiés, personnes déplacées à l'intérieur de leur pays et rapatriés)», a-t-elle ajouté.

Ce programme, a-t-elle poursuivi, comporte également un volet visant à promouvoir des solutions autres que la détention: le retour volontaire assisté et la réintégration. Plus de 4.000 migrants renvoyés depuis la Libye Selon le président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker, plus de 4.000 migrants irréguliers en Libye sont retournés dans leur pays d'origine grâce aux mesures prises par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), soutenue par la Commission européenne.

«Le programme d'aide au retour volontaire lancé par l'Organisation internationale pour les migrations avec le soutien financier de la Commission a déjà permis à plus de 4.000 migrants bloqués en Libye de retourner dans leur pays d'origine», avait-il déclaré lors de la Conférence de haut niveau sur la gestion des migrations, organisée par le Parlement européen, il y a quelques jours.

La chef de la diplomatie européenne a fait savoir, en outre, que l'UE consacre, par l'intermédiaire de l'Instrument européen de voisinage, une enveloppe de 120 millions d’euros à la société civile, la gouvernance, la santé, la jeunesse et l'éducation, la migration, l'appui au processus politique, la sécurité et la médiation.

En prenant la présidence de l’UE en début d’année, Malte s'était fixée pour objectif de signer un accord avec la Libye, sur le modèle de l’accord UE-Turquie de mars 2016 pour empêcher les migrants irréguliers d'atteindre l'Europe via la route de la Méditerranée centrale. Une route empruntée en 2016 par plus de 180.000 migrants et candidats à l’asile arrivés en Italie, essentiellement des Africains subsahariens.

L’idée même d’un tel accord avait soulevé un tollé tant la situation politique est instable en Libye et le sort des migrants et des réfugiés extrêmement préoccupant.

Dans la question écrite adressée à la Commission, les eurodéputés se sont interrogés sur les critères de la Commission concernant la coopération avec ce pays d'autant que l'Organisation des Nations unies considère que la Libye n'est pas un pays sûr.

Citant un rapport publié le 13 décembre 2016 par la mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme, les députés européens soulignent que «du fait de la désintégration du système judiciaire en Libye, une situation d'impunité s'est installée et des groupes armés, des organisations criminelles, des trafiquants et même des agents publics ont recours à des méthodes tout à fait illégales pour contrôler le flux de migrants et de demandeurs d'asile qui transitent par le pays».

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