France : Hommage national à Simone Veil, combattante pour la justice et la dignité humaine

Publié par DKnews le 05-07-2017, 16h03 | 19

Un hommage national a été rendu mercredi au Panthéon dans la Cour d’honneur des Invalides (Paris) à Simone Veil, une femme qui a consacré sa vie à la justice et à la dignité humaine.

Porté par des Gardes républicains, le cercueil de la femme d’exception la plus aimée des Français a fait son entrée vers 11h00 dans la Cour d’honneur dans une ambiance de recueillement.

Durant la cérémonie, qui s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités françaises et étrangères, des membres du corps diplomatique accrédités en France, dont le chargé d’Affaires de l’ambassade d’Algérie, Saïd Moussi, le président français Emmanuel Macron a salué le parcours de femme, consacré à la justice et à la défense des plus faibles de Simone Veil, rappelant ses grandes actions dont notamment le transfert en France des prisonnières algériennes qu'elle estimait exposées à des traitements inhumains.

Son engagement pour transférer en France sous statut de réfugiées politiques ces femmes qui subissaient dans les geôles françaises en Algérie le viol, la faim, les coups, fut d’une lucidité implacable, généreuse, qui aujourd'hui encore nous stupéfie, a souligné dans son discours le président Macron, évoquant les nombreux combats qu’elle a menés.

D’autres combats û ils sont si nombreux û nous reviennent à l’esprit comme celui pour la ratification de la déclaration universelle des droits de l’homme à la tribune des Nations Unies, celui de la protection sociale, ses combats de ministre ( ), celui des droits de l’homme en Yougoslavie et partout, toujours, sa lutte pour les femmes, son engagement contre le racisme, contre l’antisémitisme. Les temps, hélas, lui fournirent bien des raisons de s’engager avec force, a-t-il ajouté.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait souligné, vendredi dernier dans un message de condoléances à sa famille, l'engagement personnel de Simone Veil pour le droit, la paix et la justice, dont  la vie passionnante aura été marquée autant par ses propres souffrances de la barbarie nazie, que par son engagement personnel admirable et inlassable contre toutes formes de déni de justice.

Le peuple algérien a compté Simone Veil parmi les amis de ses justes causes. Il n'oublie pas aussi la proximité et la solidarité que cette grande dame lui a témoignées durant la terrible tragédie nationale qu'il a vécue, avait rappelé le président Bouteflika.

Décédée vendredi dernier, Simone Veil est née le 13 juillet 1927 à Nice (Alpes-Maritimes). Elle est une rescapée des camps de la mort de l’armée nazie, où elle avait été déportée à l’âge de 16 ans.
A l’origine de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), cette femme a lutté sans relâche pour le droit, la justice et la paix.

Elle avait commencé en 1956 sa carrière dans la magistrature, comme substitut à l'administration centrale du ministère de la Justice. Elle a été la première femme à devenir secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature en 1970. En 1974, elle fait son entrée en politique en qualité de ministre de la Santé, puis ministre de la Sécurité sociale en 1977 et, par la suite, de la Famille en 1978.

A la tête de la liste Union pour la démocratie française  (UDF) aux élections européennes de 1979, elle est élue et quitte le gouvernement. Le 17 juillet 1979, elle est élue présidente du Parlement européen.

De 1993 à 1995, Simone Veil a été ministre d'Etat, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, dans le gouvernement Balladur. En 2008, elle fut élue à l’Académie française.