Société

France : Ahmet Ogras, un Franco-Turc nouveau président du CFCM

Publié par DKnews le 07-07-2017, 16h03 | 40
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Ahmet Ogras, un Franco-Turc de 46 ans, est officiellement depuis mercredi soir le nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM), en remplacement du Franco-Marocain Anouar Kbibech.

Ce chef d’entreprise, à la tête d’une agence de voyages spécialiste de la Turquie (Afra Voyages), prend la présidence du CFCM pour deux ans conformément au principe de présidence tournante adopté lors de la réforme des statuts de l’institution 2013.

Le prochain président sera un Franco-Algérien. Ahmet Ogras, qu’on dit proche du président turc, Recep Tayyip Edorgan, du fait que leurs épouses son cousines, est considéré comme un nouveau venu dans l’islam turc en France, si l’on croit des indiscrétions livrées à la presse par un responsable du ministère de l’Intérieur.

Même si sa nomination est quelque peu redoutée en France, en raison de ses accointances  avec le pouvoir turc, Ahmet Ogras veut donner, à travers sa présidence du CFCM, une certaine visibilité de l’islam en France dominé principalement par les Maghrébins.

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, (INSEE), le nombre de Turcs était en 2013 de plus de 216 000 (dont environ 102 000 femmes), c’est-à-dire 5 % de l’ensemble des étrangers vivant en France, mais selon les chiffres communiqués par les consulats turcs de France ils comptent un peu plus de 611 000 Turcs et Franco-Turcs et environ 800 000 avec les personnes en situation irrégulière.

Pour rappel, la communauté turque a commencé véritablement à s’installer en France vers la fin des années 1960, à la faveur d’un accord signé le 8 avril 1965 par la France et la Turquie relatif au recrutement de travailleurs turcs à destination de la France. Le nouveau président du CFCM a indiqué «vouloir professionnaliser» le CFCM, créé en 2003 après des décennies de tâtonnements, considéré comme une coquille vide .

D’ailleurs un rapport de la mission d’information sénatoriale sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de cultes, publié en 2016, avait souligné que le CFCM  souffre d’une principale faiblesse qui se caractérise par son «manque de représentativité démocratique».

Cette situation, avait-il expliqué, est illustrée par «le poids des pays d’origine dans les différentes fédérations qui le composent». C’est dans ce contexte que le nouveau président souhaite rendre, durant son mandat, cette institution «plus forte».

«On a besoin d'un CFCM encore plus fort qu'aujourd'hui», a-t-il dit mercredi soir, précisant qu’il a besoin de  collaborateurs, notamment d'un directeur général, et d'un budget .
Dans sa feuille de route, il a inscrit l’élargissement du dialogue aux femmes, jeunes, convertis et intellectuels, en ciblant les représentants de la société civile.

Il a annoncé qu’il veut intensifier le  combat  contre «ceux qui utilisent la foi musulmane à des fins violentes et déconstruire les pseudo-arguments des usurpateurs de l'islam».

La communauté musulmane en France est estimée à plus 9 millions, dont 5 millions de fidèles qui fréquentent environ 2500 mosquées et salles de prière.

Les subventions allouées aux mosquées de France par des pays, dont l’Algérie, s’élèvent à près de 12 millions d’euros, selon le rapport du Sénat.

Le Maroc a contribué en 2016 avec 6 millions d’euros, dont les salaires des 30 imams détachés, l’Algérie a versé en 2016 à la Grande Mosquée de Paris 2 millions hors les salaires des 120 imams détachés (des chiffres communiqués par l’ambassadeur d’Algérie lors de son audition), l’Arabie Saoudite 3,8 millions depuis 2011 et pour la Turquie, il s’agit d’un financement indirect uniquement pour la rémunération de ses 151 imams détachés.

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