La Bavière a adopté mardi un ensemble de mesures destinées à rendre l'air de ses centres-villes moins pollué, tout en évitant d'interdire à la circulation les véhicules diesel.
A l'heure où l'Allemagne cherche des solutions pour réduire les émissions polluantes des véhicules diesel, ce plan doit permettre de limiter "le plus rapidement possible" les niveaux d'émissions d'oxydes d'azote (NOx), a expliqué dans le document actant cette décision le président de l'Etat régional bavarois, le conservateur (CSU) Horst Seehofer.
Cet ensemble de mesures, appelé à être mis en oeuvre immédiatement, prévoit la mise à niveau gratuite de voitures diesel de norme Euro 5, c'est-à-dire homologuées entre 2009 et 2014, mais aussi des incitations financières à l'achat de véhicules diesel plus récents (norme Euro 6), le développement de l'électrique et du recours au vélo et l'extension du réseau de transports en commun.
Les constructeurs bavarois Audi et BMW se sont engagés à réduire de manière importante les émissions de NOx sur au moins la moitié de leurs voitures diesel Euro 5 en circulation, en mettant à jour un logiciel gérant la filtration de ces gaz.
Les émissions de NOx, gaz nocifs pour le système respiratoire, sont plus élevées dans les véhicules diesel que dans ceux fonctionnant à l'essence. "Avec ces mesures en faveur d'un air propre, nous montrons la voie en Allemagne", a estimé M. Seehofer.
Dans le sillage du scandale planétaire du "dieselgate", le recours par Volkswagen à un logiciel destiné à faire passer ses véhicules pour plus propres qu'ils n'étaient en réalité, la technologie diesel est tombée en disgrâce en Allemagne.
D'autres fleurons de la puissante industrie allemande (Audi, Daimler, Bosch) voient leur nom égratigné par les soupçons de fraude sur leurs émissions polluantes, et des grandes villes allemandes, comme Stuttgart (sud-ouest), envisagent d'interdire à la circulation les voitures diesel les plus anciennes dans certaines zones pendant les pics de pollution.