L'afflux soudain de centaines de demandeurs d'asile, en majorité originaire d'Haïti, a obligé les autorités canadiennes à trouver mercredi des solutions d'urgence dont leur hébergement au stade olympique de Montréal.
Des dizaines de lits de camp ont été disposés dans les coursives du stade afin d'accueillir les réfugiés, une solution temporaire, selon les services sociaux. Les demandeurs d'asile sont de plus en plus nombreux depuis quelques mois et les centres de rétention ou les hôtels réquisitionnés ne suffisent plus à leur offrir un abri.
"Pendant la période où ils sont installés (au stade) de façon temporaire, ils sont nourris, logés, blanchis", a expliqué Francine Dupuis, directrice adjointe du Centre universitaire de santé et de services sociaux à Montréal.
Les réfugiés sont "pris en charge sur le plan de la santé physique et de la santé mentale" et des moyens seront mis en place pour faciliter leur intégration comme dans quelques semaines celle des "enfants dans le milieu scolaire".
Si de nombreux réfugiés sont arrivés au Canada depuis l'arrivée à la Maison Blanche du président Donald Trump, leur nombre a subitement gonflé depuis un peu plus d'une semaine.
"C'est une crise sérieuse", a confié à l'AFP Jean-Pierre Fortin, président du Syndicat des douanes et de l'immigration.
"500 demandeurs d'asile ont traversé la frontière" mardi près du poste des douanes de Lacolle (sud du Québec), a-t-il assuré en estimant que sur ce nombre, 90% sont Haïtiens. Depuis novembre et l'élection de Donald Trump, qui a promis de resserrer les conditions d'immigration et la chasse aux clandestins, le syndicat des douaniers avait réclamé des renforts en prévision de l'arrivée de réfugiés.
"Le système n'est pas dimensionné pour faire face à une telle demande d'immigration", a estimé M. Fortin.
