Afrique du Sud: un ministre appelle l'ANC à « se rassembler » derrière Zuma

Publié par DKnews le 12-08-2017, 17h34 | 19

Un ministre sud-africain a appelé vendredi son parti profondément divisé à "se rassembler" derrière le président Jacob Zuma qui a survécu de justesse cette semaine à une motion de défiance.

Mardi, une trentaine de députés du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) se sont "mutinés": ils ont voté en faveur de la motion présentée par l'opposition, illustrant les profondes divisions au sein de l'ANC, au pouvoir depuis 1994.

"Nous devons vraiment nous rassembler derrière le président jusqu'à ce qu'il termine son mandat en décembre" à la tête de l'ANC, a déclaré le ministre de la Police, Fikile Mbalula, dans un entretien à l'AFP à Soweto, dans la banlieue de Johannesburg.

En décembre, l'ANC doit élire son nouveau leader, qui succédera à Jacob Zuma à ce poste-clé.
Le nouveau dirigeant de l'ANC deviendra président de l'Afrique du Sud à l'issue des élections générales de 2019 si son parti l'emporte, le dernier mandat présidentiel de Jacob Zuma expirant à cette date-là.

Dans la perspective de ces échéances, l'ANC est en proie à une guerre de clans entre les pro et anti-Zuma.

"Le président est un combattant, mais il sait qu'il va tirer sa révérence, donc la bataille se joue entre ceux qui veulent" lui succéder, a ajouté Fikile Mbalula, un allié de Jacob Zuma.

Deux noms figurent parmi les favoris pour succéder à Jacob Zuma à la tête de l'ANC: l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa, chef des frondeurs anti-Zuma, et Nkosazana Dlamini-Zuma, l'ancienne patronne de l'Union africaine (UA) qui a le soutien du chef de l'Etat, son ex-mari.

"Le président Zuma est sur le point de devenir un membre ordinaire" de l'ANC, a encore dit Fikile Mbalula. "Unissons-nous pour défendre notre mouvement et le pouvoir. C'est le plus important."
La liste des scandales autour de M. Zuma s'allonge de mois en mois, faisant éclater publiquement des dissensions au sein de l'ANC: abus de bien sociaux pour la rénovation de sa maison privée, multiples accusations de corruption et soupçons de collusion avec une grande famille d'affaires, les Gupta.

L'économie de la plus grande puissance industrielle d'Afrique est aussi en berne. Le pays est en récession et enregistre un chômage record (27,7%).