Vingt huit personnes ont perdu la vie et 80 autres ont été blessés lorsque trois femmes kamikazes se sont faites explosées mardi dans une petite ville située à 25 kilomètres de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, selon des sources locales.
"Trois femmes ont déclenché leur ceintures explosives juste à l'entrée d'un camp de déplacés (dans la ville de Mandarari) faisant 28 morts et 82 blessés", a rapporté Baba Kura, membre des milices civiles qui lutte contre le groupe terroriste Boko Haram.
Ibrahim Liman, l'un des chef des milices civiles engagées dans le combat contre les terroristes, a confirmé à l'AFP le triple attentat, ajoutant que "plus de 80 blessés ont été conduits à l'hôpital de Maiduguri", grande ville du nord-est du Nigeria.
Mandarari se trouve dans le district de Konduga, à quelques kilomètres de la capitale de l'Etat du Borno, district qui a été la cible récente de nombreuses attaques du groupe de Boko Haram.
Par ailleurs, des hommes armés ont envahi le village d'Amarwa, proche de Mandarari, dans la nuit de samedi à dimanche, tirant au hasard sur les villageois et mettant le feu à toutes les habitations.
Le district de Konduga est l'un des épicentres des violences commises par les terroristes de Boko Haram depuis que l'armée les a forcé à décrocher de leur base de la forêt de Sambisa, en décembre dernier.
Le conflit dans le nord-est du Nigeria semble s'être réorganisé depuis quelques mois. Boko Haram, qui a perdu les grandes villes autour du lac Tchad, mène toujours des attaques contre les populations sur les grands axes et les villes stratégiques dans la région, empechant l'armée et les ONG d'accéder aux populations vulnérables.
Fin juillet, une embuscade contre une mission de prospection pétrolière menée par la compagnie des hydrocarbures nationales, NNPC (Nigerian National Petroleum Company) a fait près de 70 morts.
Le conflit de Boko Haram, particulièrement meurtrier dans la région du lac Tchad, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis que le groupe extrémiste a pris les armes en 2009, selon l'ONU qui souligne que près de deux millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë et 6,9 millions ont besoin d'une assistance humanitaire dans le nord-est du Nigeria.