La campagne pour les législatives allemandes sera mise en sourdine vendredi et samedi pour rendre hommage aux victimes des attentats en Espagne, ont annoncé vendredi la chancelière Angela Merkel et son principal adversaire Martin Schulz.
En ces "heures de tristesse", les dirigeants des principaux partis sont convenus "de renoncer aux musiques tonitruantes" lors de leurs meetings et "d'observer des minutes de silence", a déclaré à la presse Mme Merkel, qui briguera le 24 septembre un quatrième mandat.
Il n'est toutefois pas question de suspendre la campagne, qui "est aussi une fête de la démocratie, et par conséquent aussi une fête de notre liberté", ce que "les terroristes ne comprennent pas", a-t-elle souligné.
"Le terrorisme ne doit jamais nous vaincre", ni "nous détourner de notre manière de vivre", a martelé la dirigeante.
Son rival social-démocrate Martin Schulz a lui aussi déclaré que la campagne serait "réduite" et qu'il existait avec la chancelière "une volonté commune de ne laisser aucune place à la terreur".
Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a fait mettre en berne les drapeaux des bâtiments officiels, a indiqué son porte-parole lors d'un point presse gouvernemental. Le parti de la droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD) a lui estimé vendredi que les attentats en Catalogne, qui ont fait 13 morts et plus de cent blessés, étaient un "produit de l'ouverture des frontières et de la politique d'immigration laxiste", son thème de campagne.
"La culture de l'accueil (+Willkommenskultur+) naïve compromet notre sécurité, tue des êtres humains et remet en cause notre paix", a déclaré sa chef de file pour les législatives, Alice Weidel, dans un communiqué.
Après l'attentat au camion-bélier de Berlin, qui avait fait douze morts sur un marché de Noël le 19 décembre dernier, l'AfD avait déjà qualifié les victimes de "morts de Merkel", imputant l'attaque à sa décision d'accueillir à l'automne 2015 près d'un million de migrants venus principalement de Syrie et d'Irak, pays en crise où sont stationnés différends groupes terroristes.
