Tunisie: des fouilles archéologiques sous-marines ont prouvé dès 2013 l'existence de Néapolis

Publié par DKnews le 08-09-2017, 15h32 | 33

Les fouilles archéologiques entamées en 2010 par une équipe de prospection sous-marine tunisienne relevant de l'Institut National du Patrimoine (INP), dans le Cap Bon, ont prouvé dès 2013 l'existence de la cité antique  de Néapolis  qui a été engloutie a déclaré mardi aux medias locaux, Faouzi Mahfoudh, directeur de l’INP.

Ces informations relayées au niveau international font état de la découverte d'une cité antique datant du 4ème siècle et disparue suite à un tsunami qui avait ravagé la côte nord-est de la Tunisie.

M. Mahfoudh a précisé que les récentes fouilles réalisées par une équipe d’archéologues tunisiens et italiens se sont basées sur une localisation antérieure du site archéologique en question. Mahfoudh qui est également universitaire spécialisé en histoire et en archéologie, a tenu à préciser que les causes ayant conduit à la submersion de cette cité, surtout les cuves servant à la production de Garum, sont encore sujet de controverse scientifique.

"On ne peut affirmer, aujourd’hui, avec certitude que c’est un séisme ou un tsunami qui avaient entrainé une prolongation de la côte et la disparition de ce vestige sous la mer ", a-t-il dit.

Selon la même source, il serait encore trop tôt pour se prononcer à ce sujet qui exige une étude scientifique approfondie sur la base de prélèvements géologiques et un échantillonnage effectués par des scientifiques issus de diverses disciplines.

Il a annoncé que les résultats des fouilles devraient être présentés dans le cadre de rencontres académiques prévues par l'INP, pour des mois d'octobre et novembre prochains avec la participation de l'université Sassari-Oristano d'Italie.

Pour sa part, Ahmed Gadhoum, expert dans les fouilles sous- marines, a indiqué que le site submergé par les eaux est un prolongement du site Néapolis terrestre préservé -renfermant aussi des cuves de poissons datant de l'époque romaine- et qui est mis sous la tutelle de l'Agence de mise en valeur et valorisation du Patrimoine (AMVVP), un organisme qui veille à sa préservation et à son exploitation comme site archéologique ouvert au public.

M.Gadhoum a expliqué que suite à la montée des eaux sur les côtes de la Méditerranée, durant les deux derniers millénaires, plusieurs sites archéologies ont été submergés dans différentes villes du littoral.

L’expert est également d'avis qu'on ne peut affirmer avec certitude que le tsunami, cité par d’anciens historiens, serait la cause directe de la submersion de cette cité et par conséquent de la disparition de Néapolis.

Apporter des preuves scientifiques tangibles basées sur une étude méthodologique et des prélèvements sur les lieux des fouilles seraient donc nécessaires pour affirmer la véracité d'une telle hypothèse, a conclu le spécialiste.

Mounir Fantar, directeur de la mission archéologique, a signalé que la cité antique de Néapolis  découverte par l'équipe italo-tunisienne s'étendait  sur une superficie de 20 hectares. Il a émis l' l’hypothèse qu'un tsunami aurait, en l'an 365, provoqué l'engloutissement de Néapolis, tel la Crète et Alexandrie situées pareillement en Méditerranée.

Il a, par ailleurs annoncé qu'un rapport final de ces fouilles, étalées sur sept ans par l’équipe conjointe de chercheurs sera présenté début 2018, dans le cadre de rencontres scientifiques qu’abritera l’Académie Lincei à Rome (Italie).