Le procès de 35 ex-marins accusés d'avoir tué plus d'une centaine de détenus lors d'une mutinerie en 1986 s'est ouvert vendredi à Lima.
Les faits ont plus de trente ans. Entre le 18 et le 19 juin 1986, le soulèvement des prisonniers finit en bain de sang: 133 d'entre eux sont massacrés dans la prison «El Fronton», sur une île au large de la capitale péruvienne.
Les militaires étaient intervenus pour mettre fin à la mutinerie lancée par des détenus membres de la guérilla du Sentier lumineux, considérée au Pérou comme une organisation terroriste. Selon le rapport de la commission de la vérité, ces membres de l'infanterie de marine avaient exécuté arbitrairement, notamment en les fusillant, des prisonniers qui s'étaient rendus.
Le ministère public a requis des peines allant de 25 à 30 ans de prison et des indemnisations pour un total de 1,6 million de dollars destinées aux familles des victimes. «Aujourd'hui, 31 ans après les faits, le tribunal pénal national a donné le coup d'envoi du procès de la tuerie de El Fronton», a écrit sur Twitter Carlos Rivera, avocat des familles des victimes.
Quelque 80 personnes, dont l'ancien président Alan Garcia, au pouvoir à l'époque, et plusieurs de ses ministres, sont appelés à témoigner. En 2000, la cour interaméricaine des droits de l'homme a ordonné l'ouverture d'un procès dans cette affaire pour crimes contre l'humanité.