Ressources naturelles du Sahara occidental: La Commission doit prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au «pillage»

Publié par DKnews le 13-09-2017, 15h10 | 26

La députée européenne Paloma Lopez a saisi  la Commission européenne sur l'affaire de l'acheminement du sable du Sahara occidental vers une plage aux îles Canaries (Espagne) en violation du droit international et européen, exhortant l'exécutif européen à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au «pillage» des ressources naturelles du peuple sahraoui.

Dans une question écrite adressée à la Commission européenne, l'eurodéputée Paloma Lopez a affirmé que l'exécutif doit prendre les mesures nécessaires pour obliger les Etats membres de l'Union européenne (UE) à empêcher le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental et à se conformer à l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne s'appliquent pas au Sahara occidental.

Dans un arrêt rendu le 21 décembre dernier, la CJUE  a conclu que les accords d’association et de libéralisation entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental en raison du statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la charte des Nations unies et du principe d’autodétermination des peuples.

La CJUE qui a jugé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, relevant de souverainetés distinctes, a souligné également dans son arrêt  qu'«il ne peut y avoir aucune exploitation économique au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui».

Elle a interrogé, à ce titre, la Commission sur les mesures prises par l'UE après la révélation de l'affaire de l'importation de milliers de tonnes de sable fin du Sahara occidental pour couvrir la plage de Tauro aux îles Canaries, «en violation du droit international et européen».

La députée européenne a rappelé, dans ce contexte, que l'importation dans l'UE de produits en provenance du Sahara occidental est «illégale» sans l'accord préalable du peuple sahraoui dans la mesure où le Maroc n'a aucune souveraineté sur les territoires du Sahara occidental.  Paloma Lopez s'est demandé également si la Commission aurait été informée d'autre cas d'utilisation illégale de sable provenant des territoires occupés du Sahara occidental dans d'autres projets en Espagne.

Fin juillet, le quotidien britannique «The Guardian» révélait l'existence d'un projet de doter la plage de Tauro aux îles Canaries de 300 mètres carrés de 70. 000 tonnes de sable fin qui proviendrait du Sahara occcidental.

Une pratique qui ne date pas d'hier, selon le quotidien britannique qui a affirmé que le sable du Sahara occidental a été utilisé dans plusieurs plages espagnoles par le passé.

Plus de 270.000 tonnes de sable auraient été acheminées du Sahara occidental vers la plage de Las Teresitas à Tenerife dans les années 1970, alors que le Sahara occidental était encore une colonie espagnole.

En mai dernier, l'importation illégale à Majorque (Espagne) de 35.000 autres tonnes de sable du Sahara occidental avait suscité l'indignation de la société civile espagnole qui a manifesté contre l'arrivée du bateau transportant la cargaison de sable.