Pénurie d'eau à Annaba : Entre tentative de s'adapter à la situation et attente de la concrétisation du plan d'urgence

Publié par DKnews le 15-09-2017, 16h01 | 36

Entre la tentative des citoyens à Annaba de s'adapter à la pénurie d'eau que vit la ville depuis le début de l'été et la prise de conscience de l'exigence de la rationalisation de la consommation de cette denrée vitale, les citoyens attendent avec impatience la concrétisation du plan d'urgence adopté pour remédier à cette pénurie. Pour Mohamed, un chef de famille rencontré au centre ville d'Annaba, cette phase critique exige, pour être surmontée, "la conjugaison des efforts de tous".

''C'est important que responsables, élus et mêmes citoyens se mobilisent pour rendre palpable ce programme d'urgence, à commencer par réparer les fuites sur les réseaux d'alimentation en eau potable", souligne-t-il.

Pour Mme Amina, femme au foyer, la quête de l'eau est devenue "un tracas quotidien" pour les ménages. "Depuis le début de l'été, je cotise avec des voisins de mon quartier pour acheter une citerne d'eau. Ceci affecte un budget déjà serré, mais il faut bien s'accommoder avec la situation", lance-t-elle.

La citerne d'eau de 1000 litres est cédée entre 2.500 et 3.000 DA, affirme, se son côté, Saïd (64 ans) gérant d'un café à la cité Oued El Kouba qui dit recourir à la javel pour dissiper un tant soit peu ses soupçons sur la qualité et l'origine de l'eau acquise. En effet, l'absence de "toute forme de contrôle" des citernes d'eau a été soulevée par des citoyens évoquant les risques de contamination par d'éventuelles maladies à transmission hydrique.

Pour des médecins et universitaires partageant le même avis, la mobilisation d'urgence des services de contrôle pour la surveillance de l'eau vendue par les camions citernes constituerait un "appui" au plan d'urgence adopté pour remédier à la pénurie d'eau.

Dans le cadre du plan d'urgence géré par la cellule de crise mise sur pied à cet effet, plus de 25 camions citernes ont été mobilisés par les services des communes pour approvisionner les agglomérations classées "points noirs" dont El Birka Ezarga, Hadjr Eddiss, El Kheraza et Seybous ainsi que les pôles urbains El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar.

Requalification de 32 forages et réhabilitation des deux stations de pompage

Un programme d'investissement d'urgence été adopté à court terme, à Annaba, pour faire face à la pénurie d'eau potable liée à une baisse du niveau d'eau des deux barrages d'Echaffia et Meksa, principales sources d'approvisionnement en AEP de la population locale, soulignent les services de la wilaya.

Ce programme porte sur la requalification de 32 forages du champ de Boutheldja (wilaya d'El Tarf) pour la mobilisation, à court terme, de 35.000 m3/jour d'eau potable et le doublement sur 22 km de la canalisation Meksa-Lehnichet pour éliminer le problème des fuites qui dilapident 60% du volume d'eau destinée à l'alimentation de la population, précise la même source.

Le programme porte également sur la réhabilitation des deux stations de pompage de Meksa et Chaïba, le fonçage de nouveaux forages à travers la wilaya, la résolution d'urgence du problème des fuites et la mobilisation de citernes pour renforcer l'alimentation en AEP des habitants des (zones) "points noirs", est-il soutenu.

Les habitants des grandes communes que sont Annaba, Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni sont approvisionnés à raison d'une journée sur quatre par les 84.000 m3/jour actuellement mobilisés contre 160.000 m3/jour avant la crise, est-il indiqué.

Les besoins d'alimentation en eau potable de la population de la wilaya d'Annaba sont estimés à 160.000 m3/jour et 60 % de ces besoins ne sont plus satisfaits après la baisse critique du niveau d'eau du barrage Echafia (160 millions m3) l'ayant rendu inexploitable, selon les données de l'Algérienne des eaux. Ce barrage avec celui de Meksa (60 millions m3) fournissent l'essentiel de l'eau potable de la wilaya d'Annaba.