Economie

Conjoncture économique: Des députés pour la diversification de la production hors hydrocarbures

Publié par DKnews le 18-09-2017, 17h37 | 35
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Le développement et la diversification de la production nationale dans certains secteurs dont les recettes pourraient constituer une alternative efficiente aux revenus des hydrocarbures permettront au pays de surmonter la conjoncture économique difficile qu'il  traverse actuellement, ont estimé dimanche à Alger les députés de  l'Assemblée populaire nationale (APN).

 Lors du débat du plan d'action du gouvernement présenté dimanche par le  Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les députés ont précisé qu'il existait des  "alternatives réelles aux revenus des hydrocarbures qui doivent être  exploitées rapidement en vue d'alléger l'impact de la crise financière sur  le citoyen".

Le député Hadj Hamdache du parti du Front de libération nationale (FLN) a  rappelé que la "réflexion autour des alternatives aux hydrocarbures a été  lancée depuis plusieurs années, mais n'a pas été concrétisée en opérations  économiques effectives, ce qui aurait pou faire éviter au pays de nombreux problèmes financiers".

 La majorité des députés se sont interrogés sur les obstacles réels ayant entravé la création de la richesse hors hydrocarbures, notamment dans certains secteurs sensibles générateurs de ressources financières à l'instar de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme, et ce en dépit de l'existence de la richesse et des moyens permettant une relance de l'économie.

 Les membres de l'APN estiment qu'il était important de déterminer les causes ayant induit à cet échec et à la non concrétisation totale des objectifs politiques visant à diversifier l'économie et à limiter la dépendance aux hydrocarbures.

 Pour sa part, le député Salah Eddine Dekhili du Rassemblement national  démocratique (RND) a estimé nécessaire de réaliser des résultats concrets et de s'éloigner des discours superflus et des slogans en recherchant les causes ayant entravé la relance des activités des secteurs générateurs de recettes hors hydrocarbures.

 Selon l'intervenant, ces démarches devraient être renforcées à travers l'amélioration de la gestion, la lutte contre la corruption et le développement du système de formation.

Le député Ramdane Taazibet du parti des Travailleurs (PT) a souligné que le recul des prix du pétrole n'était pas le seul facteur responsable de cette la situation financière "grave" et "inquiétante" que connaît le pays, ce qui requiert une action rapide pour relancer l'activité des secteurs alternatifs.

M. Taazibt a estimé qu"'on ne peut nier les indicateurs positifs du développement économique et social du pays  durant la période 2000-2017, cependant les lacunes enregistrées exigent une réforme approfondie".

Ce changement peut être opéré, a-t-il ajouté, à travers la révision de la politique fiscale, le rétablissement de l'autorité de l'Etat concernant le commerce extérieur, la suppression des mesures actuelles d'austérité contre l'institution d'un impôt sur la fortune, le suivi juridique des transactions suspectes et la lutte contre toute forme de corruption.

Abondant dans le même sens, le député FLN, Khaled Rahmani a indiqué que la crise du pétrole pourrait s’accentuer au moment où plusieurs pays ont recouru à la production d'hydrocarbures non-conventionnels, soulignant dans ce sens l’impératif de réformer le système bancaire.

 De son côté, le député Mohamed Kidji du RND, a souligné l’importance de rétablir la confiance entre le citoyen et le gouvernement en accordant plus d’importance à la communication et en associant le citoyen à la lutte contre la corruption, ajoutant que "la lutte contre la corruption n’est pas seulement la responsabilité du gouvernement" La députée du FLN, Naima Djilali Aissa estime que, pour concrétiser un décollage économique, il fallait se baser sur une vision prospective permettant d’examiner les mesures prises et de mettre en place des solutions intelligentes au profit des entreprises économiques actives.

 Mme. Djilali Aissa a rappelé, dans ce cadre, les opérations d’allègement de la pression fiscale sur les entreprises productives et les porteurs de projets notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’industrie qui sont les piliers de l’économie nationale hors hydrocarbures. 

Ces mesures, poursuit Mme. Djilali Aissa, permettront de mettre en place une feuille de route qui sert de trait d’union entre la situation économique du pays et le niveau d’épargne des institutions de l’Etat et celui des individus.

 "Il ne suffit pas de reconnaitre la crise, mais il faut chercher des alternatives réelles", a indiqué le député Chaabane Elwaar (indépendant), rappelant que les mesures précédentes avaient épuisé tous les moyens à travers le recours aux solutions "superficielles" et la dépendance aux "ressources pétrolières".

Ce plan n’est pas différent des précédents, car il  présente les mêmes programmes tracés auparavant qui pourraient "échouer" en l'absence d'une orientation vers les économies réelles (énergies renouvelables, industrie, tourisme et agriculture).Selon M. Elwaar, le plan d’action du gouvernement est marqué par "l’absence d’évaluation des plans précédents".

 Le recours au financement non-conventionnel souligne, d’une part, "la gravité" de la situation financière du pays et affirme, d’autre part, que les gouvernements précédents ont épuisé toutes les solutions et leurs "politiques de diversification de l’économie hors les hydrocarbures ont été vouées à l’échec".

 M. Elwaar a proposé une série d’alternatives, entre autres l’absorption de la masse monétaire sur le marché parallèle, la mise en oeuvre des procédures en vue d’éradiquer l’économie parallèle, le renforcement du recouvrement  fiscal, l’éradication des opérations de détournement de devises et la surfacturation qui font perdre à l’Etat des milliards de dollars par an.

 Le député du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhder Benkhellaf a souligné l'impérative recherche d'alternatives économiques, mettant en garde contre les avis de certains experts qui estiment que le  financement non-conventionnel contribuerait à la dépréciation du dinar et augmenterait le taux d'inflation.

 

                            Avis mitigés concernant la financement non conventionnel

 

 Les avis des députés étaient mitigés concernant le financement non conventionnel. Certains étaient en faveur de cette mesure, d'autres ont émis des réserves et d'autres s'y sont opposés. Le député Hakim Berri (RND) a souligné que son parti soutenait la décision de recours au financement non conventionnel, cette solution étant "conjoncturelle" et devant prémunir le  pays contre l'endettement extérieur.

Le député Mustapha Naci (RND), qui est du même avis, a indiqué que le Premier ministre avait présenté la situation loin de tout alarmisme et s'était adressé, en toute franchise, aux citoyens pour les sensibiliser et les mobiliser à l'effet de concrétiser la relance économique escomptée par le Gouvernement.      

Le député Abdallah Kheyat (indépendants) a, pour sa part, émis "des réserves" quant au recours au financement non conventionnel, indiquant que ce dernier, utilisé par de grandes puissances à l'instar des Etats Unis, du Japon et de la Grande Bretagne, avait fait chuter les économies d'autres pays.

Abondant dans le même sens, Fethi Khouil, indépendant, a relevé "l'absence de chiffres et de bilans détaillés sur la performance gouvernementale", appelant à accélérer la mise en place de mécanismes d'accompagnement de la croissance démographique et la prise de toutes les dispositions prospectives à moyen et long termes.   

De son côté, le député Nacer Hamdadouche du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a exprimé "l'opposition" du Mouvement au financement non conventionnel, vu son impact direct sur le niveau d'inflation qui se répercutera sur le pouvoir d'achat des citoyens.

Par ailleurs, les députés ont mis l'accent sur l'impératif de lutter contre l'argent "sale", mettre en place des politiques coercitives pour lutter contre la fraude, contrôler l'état d'avancement des programmes en cours, créer un climat propice à l'investissement local et étranger, mettre un terme à la bureaucratie, conforter les mécanismes d'octroi de licences d'importation par des mesures de contrôle et préserver les terres agricoles.

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