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Irak-Kurdistan : L'Irak rejette le scrutin pour l'indépendance du Kurdistan, Erbil veut dialoguer avec Baghdad

Publié par DKnews le 27-09-2017, 17h02 | 42
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Les autorités du Kurdistan irakien, ont appelé le gouvernement central au dialogue, quelques heures avant l'annonce des résultats officiels du référendum sur d'indépendance de la province autonome, rejeté par Baghdad et mal perçu par la communauté internationale, qui y voit «une menace pour la stabilité de la région».

Le référendum, s'annonce en faveur de l'indépendance, car, selon les résultats partiels fournis par la commission électorale kurde, 93% des électeurs ont votés pour la création de leur Etat indépendant.
Le résultat de cette consultation ne mènera pas à une déclaration d'indépendance immédiate, mais marquera le début d'un processus de discussions avec Baghdad pour négocier entre autres les frontières du futur Etat, souligne-t-on à Erbil.

Initié par le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barazani, le référendum a été vivement dénoncé par Baghdad et les pays voisins, qui ont promis de prendre des mesures coercitives contre le Kurdistan autonome, qui s'attend à une «victoire massive du +oui+».

Barazani appelle au dialogue ... Baghdad campe sur sa position et pose un ultimatum
A quelques heures de l'annonce du résultat du référendum, le président kurde, Massoud Barzani, a appelé le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, à un dialogue sur les problèmes qui les divisent.
«J'appelle M. Haïder al-Abadi et les autres (responsables politiques irakiens) à ne pas fermer la porte du dialogue car c'est le dialogue qui va résoudre les problèmes».

Barazani, a tenu a rassurer la communauté intérnationale en réitérant la volonté d'Erbil de dialoguer avec Baghdad, tout en assurant que ce référendum ne visait pas à délimiter la frontière (entre le  Kurdistan et l'Irak) ni à l'imposer de facto».

De son côté, M. al-Abadi, a posé un ultimatum de 72 heures, aux autorités du Kurdistan  pour remettre le contrôle des aéroports au gouvernement central.

Le gouvernement irakien a décidé d'interdire les vols internationaux depuis et vers le Kurdistan à partir de vendredi, si la gestion des aéroports ne lui a pas été remise. Deux aéroports fonctionnent au Kurdistan, dans les deux principales villes d'Erbil et de Souleimaniyeh.

Outre la compagnie nationale irakienne, plusieurs compagnies internationales, notamment iraniennes, turque, jordanienne et allemande assurent des liaisons régulières. M. Abadi a souligné une nouvelle fois qu'«il était hors de question de négocier sur la base des résultats du référendum d'indépendance. Le gouvernement imposera son autorité conformément à la Constitution. Nous restons engagés dans les négociations, mais nous ne négocierons pas sur la base du référendum», a-t-il affirmé.

Le référendum au Kurdistan: une sur la stabilité de la région

La tenue du scrutin au Kurdistan, a suscité de vives réactions parmi la communauté internationale et des pays voisins qui ont menacé de prendre des mesures coercitives contre les autorités kurdes.
Dans ce sens, Ali Akbar Velayati, principal conseiller du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, en matière d'Affaires étrangères, a exprimé sa crainte de voir le Moyen-Orient plonger dans un «chaos politique» conséquence de ce référendum d'autodétermination.

Voisin de l'Irak, l'Iran avait marqué clairement son opposition à la tenue du référendum. Téhéran avait, en effet, annoncé la fermerture de sa frontière avec la région autonome du Kurdistan irakien à la demande du gouvernement central irakien, menaçant de mettre fin à tous ses accords de sécurité avec elle si celle-ci venait à proclamer son indépendance.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour sa part, mis en garde contre un risque de «guerre ethnique et confessionnelle» dans la région.

«Si Barzani et le gouvernement régional du Kurdistan ne reviennent pas très vite sur cette erreur, alors ils passeront à l'histoire avec l'ignominie d'avoir poussé notre région dans une guerre ethnique et confessionnelle», a t-il estimé.

Le président Erdogan a menacé, par ailleurs, de fermer la frontière terrestre et «les vannes» de l'oléoduc qui permet au Kurdistan irakien d'exporter, via le port turc de Ceyhan (sud), la majeure partie de son pétrole, sans avancer de date pour une telle initiative.

Pour Washington, qui se dit: «profondément déçu» de la tenue du référendum, affirme que ce dernier ne fera qu'«augmenter l'instabilité et les difficultés» dans la région.

Selon la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, le référendum «compliquera grandement les relations du gouvernement autonome du Kurdistan avec le gouvernement irakien et les Etats voisins».

La lutte contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) «n'est pas terminée, et les groupes extrémistes cherchent à exploiter l'instabilité et la discorde», prévient Washington. «Nous croyons que toutes les parties devraient s'engager de manière constructive dans un dialogue pour améliorer l'avenir de tous les Irakiens», souligne la diplomatie américaine.

Le scrutin pour l'indépendance s'est tenu non seulement dans la région autonome du Kurdistan (nord de l'Irak), qui comprend les provinces d'Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk, mais aussi dans des zones que se disputent les Kurdes et le gouvernement central irakien.

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