Gaz de schiste: Nécessité de «bonnes approches stratégiques»

Publié par DKnews le 10-10-2017, 18h38 | 48

Le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Keddour, a affirmé, hier à Alger, que l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste en Algérie se feraient sur la base de «bonnes approches stratégiques».

«Il faut prendre les bonnes approches stratégiques pour pouvoir exploiter le gaz de schiste», a-t-il déclaré à l'APS en marge d'un séminaire organisé par Sonatrach.

A ce propos, il a avancé que «ce n’est pas du jour au lendemain que les choses vont se faire car il y a beaucoup d’études et de travail à entreprendre et cela prendra du temps».
Ce qui est important de savoir, a-t-il poursuivi, «est que le gaz de schiste existe et que tôt au tard, il sera exploré».

Mais pour le P-dg de Sonatrach, «il faut prendre les bonnes approches stratégiques pour pouvoir exploiter le gaz de schiste», en ajoutant que les technologies ont tellement avancé pour l'extraction de ce gaz non conventionnel.

Pour rappel, le Premier ministère a indiqué récemment que la relance du projet d'exploitation du gaz de schiste serait accompagné d'explications et de dialogue et que «rien ne sera entrepris au détriment de la santé des Algériens». «L’annonce de la relance du projet d’exploitation du gaz de schiste a réveillé les agitateurs politiques qui tentent de manipuler la population, notamment du Sud du pays.

Il est donc utile de rappeler que la reprise des tests sera accompagnée d’explications envers l’opinion et de dialogue avec la population des régions concernées. Rien ne sera entrepris en mettant en danger la santé des Algériens.

Mais rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter ses richesses au profit des Algériens», avait précisé le Premier ministère.

Lors de sa visite au pôle pétrochimique d’Arzew, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait souligné la nécessité d’investir dans le gaz de schiste eu égard aux énormes gisements dont dispose le pays.

M. Ouyahia avait également relevé que le gouvernement encourageait l’investissement dans cette ressource tout en soulignant qu'il ne s’agit pas là d’une démarche aventurière mais d’une option visant à garantir l’avenir du pays en matière énergétique.

Pour sa part, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, avait déclaré récemment à l'APS que le dossier du gaz de schiste était encore au stade d'étude et serait traité d'une manière «convenable» à l'instar de ce qui se fait dans les autres pays.

Tout en citant les nouvelles technologies permettant d'extraire le gaz du schiste avec moins de risques environnementaux, le ministre avait souligné que ce gaz non conventionnel est une «option» qui a été prise et vers laquelle «on va y aller et on doit y aller» vu la forte consommation enregistrée en matière du gaz naturel. «Il s'agit de l'avenir des futures générations», avait-il enchaîné. Par ailleurs, il avait précisé que le tiers de la production nationale de gaz naturel est consommé par le marché interne contre un tiers destiné à l'exportation, tandis que l'autre tiers est réinjecté dans le puits de production pour maintenir la pression du gaz.

D'autant plus, avait-il observé, la consommation interne du gaz naturel augmente continuellement et «pourra atteindre un niveau très élevé en face duquel il faudra agir».

Le Plan d'action du gouvernement, adopté par le Parlement, évoque l'extension de la prospection des nouvelles sources d'énergies aux hydrocarbures schisteux, et ce, «dans le strict respect de l'environnement et de la santé de la population».

Selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, l’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15%.

Ces réserves récupérables ont été calculées pour les zones d'Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine. Avec un TR de 15%, l’Algérie occupe la 4ème position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l’Argentine, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur le gaz de schiste réalisé en 2013.