Grève dans la fonction publique en France : L’appel de la rue

Publié par Cherbal E-M le 11-10-2017, 15h30 | 28

C’est un nouvel avertissement pour l’exécutif du président Macron que  viennent de lui adresser les fonctionnaires, descendus ce mardi manifester dans la rue à l’appel des neufs syndicats de la fonction publique.

Comme de coutume les chiffres des manifestants ont fait l’objet d’une guéguerre de communiqués. Là où e ministère de l’intérieur a vu 209000 manifestants, la CGT en a compté près de 400000.

Le site du quotidien économique lesechos.fr qui a rapporté ces chiffres a vu tout de même une constante dans la mobilisation des manifestants venus en nombre un peu plus élevé que la dernière manifestation contre la loi sur le travail :  

« A Paris par exemple, l'affluence au défilé a égalé celle du 12 septembre. La police a en effet dénombré 26.000 manifestants, soit 2.000 de plus qu'il y a un mois », écrit-il.

Par secteur d’activité touché par le mouvement de grève, l’administration reconnait la mobilisation de « 14% dans la fonction publique de l'Etat, avec un pic à 20% dans l'enseignement primaire (contre un taux de 50% selon la FSU), 9,5% dans les collectivités locales et 10,4% dans la fonction publique hospitalière », rapporte ce même site, au moment où, ajoute-t-il CGT annonçait, elle, un taux global de 30% ».

Au-delà des chiffres, ce test social a permis de situer à un haut niveau  le curseur de la contestation qui guette le président Macron dont les annonces électorales de suppression de 120000 postes de fonctionnaires ont fortement contribué à instaurer un climat de tension sociale. «

«Le gouvernement doit s'engager sur une augmentation du pouvoir d'achat des fonctionnaires », déclarait  Laurent Berger, patron  de la CFDT, au cours d’un entretien avec le quotidien Les Echos. Les engagements du président Macron à ‘’améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires’’ ainsi que les assurances de son  ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin qu’ ‘’aucun agent ne verra son salaire baisser’’, ne semblent pas avoir calmé les ardeurs des responsables syndicaux.

 Pour la première fois depuis une dizaine d’année, les syndicats ont retrouvé une unité d’action qui leur a permis de porter haut la contestation sociale et de dénoncer «  des suppressions de postes, le retour du jour de carence ou encore la remise en cause de leurs statuts », explique le site de la radio française europe1.fr.

Sur les ondes de cette radio, Emmanuel Macron dénonce Jean-Marc Canon, secrétaire-général de la CGT fonction publique dénonce la politique du président Macron à l’égard des fonctionnaires :   « il annonce sans concertation le gel de la valeur du point d'indice.

Il annonce 120.000 suppressions d'emplois. Il privatise un certains nombres de missions. En quatre mois, voilà un tableau extrêmement noir. Je ne me rappelle pas même sous Nicolas Sarkozy avoir vu une telle concentration de mesures régressives sur les agents de la fonction publique », dénonce-t-il.

Les déclarations du clan présidentiel n’ont pas aidé à ramener un peu de sérénité à la question, au moment où se développent un certain nombre d’idées reçues sur la catégorie des fonctionnaires en France. 

Dans un  papier consacré à cette question par le site lemonde.fr le 24 novembre dernier, il  est question de quatre grandes idées reçues qui semblent s’être bien ancrées dans l‘esprit de nombreux Français.

‘’Ils ne servent à rien’’, vient en premier avec il est vrai, explique le site, un « certain flou  sur leurs missions  et leurs métiers». Vient ensuite une seconde idée reçue qui tend à faire croire qu’ils ‘’sont trop nombreux’’, alors que, écrit lemonde.fr, « le  nombre de fonctionnaires français ne fait pourtant pas figure d’exception en Europe ».

La fonction publique est également désignée du doigt pour  ‘’la sécurité de l’emploi garantie aux fonctionnaires’’.

Ce que le site du quotidien français modère en avançant que près d’un fonctionnaire sur six est contractuel et ne bénéficie donc pas d’une telle assurance.

Enfin il question de l’impact négatif supposé de l’emploi public sur les emplois dans  le secteur privé, avec notamment des assertions de chercheurs selon lesquelles la création d’un emploi dans le public équivaudrait à une destruction d’un emploi et demi dans le privé. Malgré les références à des études  sérieuses, notamment celles faites  par l’OCDE, lemonde.fr estime qu’une telle hypothèse est loin de se vérifier en France.