Le Qatar a demandé à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de constituer un panel chargé de se prononcer sur le blocus imposé par les Emirats arabes unis au petit émirat gazier, a-t-on appris vendredi.
La demande sera examinée le 23 octobre, ont indiqué à l'AFP des sources proches à l'OMC. Comme le prévoient les règles du gendarme du commerce mondial, les Emirats arabes unis auront le droit de bloquer cette demande de constitution du panel d'arbitrage.
Mais s'il y a une deuxième demande, lors d'une réunion ultérieure, le pays incriminé ne peut plus faire opposition (sauf s'il y a consensus à l'OMC contre l'établissement du panel).
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn imposent depuis le 5 juin un blocus de facto à leur voisin qatari, avec la fermeture de leurs frontières terrestres et maritimes, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies aériennes qataries ou de sévères restrictions aux déplacements des personnes.
Le 31 juillet, le Qatar a demandé l'ouverture de consultations avec les Emirats arabes unis, dénonçant "les mesures prises dans le contexte de tentatives coercitives d'isolement économique menées (...) contre le Qatar". Le Qatar a également demandé l'ouverture de consultations séparées à ce sujet avec l'Arabie Saoudite et le Bahreïn.
Le 10 août, le Qatar a été informé par l'OMC que les Emirats arabes unis "n'engageraient pas de consultations". "Par conséquent, le Qatar demande" que l'Organe de règlement des différends de l'OMC "établisse un groupe spécial (...), qui sera chargé d'examiner la question", selon un document de l'OMC publié jeudi.
Le pétrole ouvre en hausse à New York dans l'attente d'un discours de Trump sur l'Iran
Le prix du baril de pétrole côté à New York a ouvert en hausse vendredi dans l'attente d'un discours du président américain Donald Trump sur l'accord nucléaire avec l'Iran, le sixième producteur mondial de pétrole.
Dans l'aprés-midi , le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, gagnait 1,07 dollar et s'échangeait à 51,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Le président américain doit s'exprimer vendredi sur le sort de l'accord nucléaire iranien conclu en juillet 2015 qui vise à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.
Il pourrait refuser de "certifier" le fait que Téhéran respecte ses engagements. En cas de non-certification, le Congrès aurait alors 60 jours pour décider ou non de réimposer les sanctions levées depuis 2015.
"Le discours n'aura pas d'impact sur la production iranienne de pétrole ni aujourd'hui, ni demain, ni dans trois mois. Mais peut-être sur l'investissement", a estimé Robert Yawger de Mizuho. "Une entreprise comme Total par exemple pourrait être réticente à étendre sa relation avec l'Iran s'il y a un risque que les Etats-Unis imposent à terme des sanctions à ceux qui commercent avec Téhéran", a-t-il ajouté.
L'Iran a produit 3,8 millions de barils de pétrole par jour au troisième trimestre, selon les données retenues par le dernier rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et est le troisième plus grand producteur de l'Opep.
"La +non-certification+ devrait déjà être intégrée aux prix, et nous observerons surtout ce que l'administration américaine dira des gardiens de la révolution (l'armée d'élite iranienne, ndlr), les prix pourraient grimper si Washington les désigne comme une organisation terroriste", a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
"Cela aurait un effet sur l'économie iranienne, mais également sur les échanges qui passent par le détroit d'Hormuz, que les gardiens patrouillent régulièrement, à faible distance de navires de la flotte américaine", a-t-il développé.
Les prix étaient également poussés par une hausse des importations chinoises de pétrole, à 9 millions de barils par jour en septembre, "le deuxième chiffre le plus élevé de l'histoire pour la Chine", a commenté Robert Mizuho.