FAO : Feuille de route contre la tuberculose des bovins

Publié par DKnews le 14-10-2017, 16h08 | 25

La première feuille de route pour combattre la tuberculose animale (bovine) et éviter sa transmission à l'homme (la tuberculose zoonotique), a été présentée vendredi lors de la 48ème conférence mondiale sur la santé pulmonaire qui se tient à Guadalajara (Mexique), a indiqué l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur son site web.

Quatre partenaires du secteur de la santé à savoir l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la FAO et l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (l'Union) se sont alliés pour mettre au point cette feuille de route et faire face aux graves onséquences de cette maladie sur la santé et sur l'économie.

Selon de nouvelles données publiées par l'OMS, chaque année, plus de 140.000 personnes contractent la tuberculose zoonotique et 12.000 en meurent  principalement en Afrique et en Asie du Sud-Est.La lutte contre la tuberculose a progressé mais le traitement des personnes atteintes de tuberculose zoonotique accuse un retard.

Les priorités énoncées dans cette feuille de route montrent qu'une action multisectorielle s'impose pour lutter contre cette forme négligée de tuberculose et atteindre les cibles des objectifs de développement durable définis par l'Organisation des Nations Unies et celles qui figurent dans la Stratégie de l'OMS pour mettre fin à la tuberculose, a déclaré le directeur du programme mondial de lutte contre la tuberculose de l'OMS, le Dr Mario Raviglione ajoutant  "qu'ensemble, nous pouvons sauver des vies et garantir des moyens de subsistance"  .

La tuberculose bovine est le plus souvent transmise à l'homme lors de la consommation de produits laitiers non chauffés, venant d'animaux malades, ou de viande crue ou mal cuite.

La transmission directe de la maladie entre des animaux ou des produits animaux infectés et l'homme est également possible.Selon Dr Paula I Fujiwara, directrice scientifique à l'Union, cette feuille de route pluridisciplinaire fera date dans la lutte contre la tuberculose chez l'homme et chez l'animal.

Il faut désormais mettre l'accent sur l'amélioration des technologies, des connaissances scientifiques et de la gouvernance pour les communautés touchées, sur lesquelles pèse la charge de la tuberculose bovine dans les zones rurales pauvres, si nous voulons éliminer la tuberculose absolument partout  .

La tuberculose zoonotique est pourtant une maladie en grande partie cachée. Les outils de laboratoire perfectionnés nécessaires pour la diagnostiquer sont rarement disponibles.
Le bacille responsable de la maladie est résistant à la pyrazinamide, l'un des médicaments couramment utilisés en première intention pour traiter la tuberculose.

Le diagnostic est souvent erroné et les patients reçoivent parfois un traitement inefficace.Pour combattre la tuberculose, nous devons reconnaître que la santé de l'être humain et celle de l'animal sont interdépendantes.

En particulier, la tuberculose bovine, causée par Mycobacterium bovis, affecte le bétail, menace les moyens d'existence des populations et crée d'importantes barrières économiques et commerciales, tout en constituant un risque majeur pour la sécurité sanitaire des aliments et la santé humaine a indiqué le directeur de la division de la production et de la santé animales de la FAO, le Dr Berhe Tekola,

La feuille de route présente dix mesures prioritaires que les acteurs de la santé humaine et de la santé animale peuvent engager, et fixe des étapes intermédiaires à court et à moyen terme.Les conséquences de la tuberculose zoonotique ne se limitent pas à la santé humaine.

A ce sujet,le directeur général adjoint (Normes internationales et Science) de l'OIE, Dr Matthew Stone, note qu'il faut absolument prévenir et combattre la tuberculose bovine à sa source animale afin d'éviter la transmission à l'homme, d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments et de protéger les moyens d'existence de nombreuses communautés rurales.

Dans cet objectif, la mise en œuvre de stratégies fondées sur des normes internationales et une approche intersectorielle permettra d'améliorer la surveillance et le diagnostic de la maladie chez l'animal et de réduire par conséquent les risques pour l'être humain  .

La tuberculose bovine menace également le bien-être animal et les populations qui vivent de l'élevage. La maladie peut affecter la production animale, avec des conséquences économiques dévastatrices sur les marchés et les échanges commerciaux, sans compter les coûts de la mise en œuvre des programmes de surveillance et de lutte.

 Pour éliminer la maladie, le cheptel domestique atteint de la tuberculose bovine doit être abattu sous contrôle vétérinaire.

Les pays riches sont touchés eux aussi. Aux Etats-Unis, plus de US $200  millions de fonds d'urgence ont dû être débloqués entre 2000 et 2008 pour  faire face aux flambées épidémiques de tuberculose bovine.

 Les animaux sauvages peuvent également être infectés et servir de  réservoir d'infection pour le bétail et la population, ce qui représente  une menace potentielle sur les efforts de conservation de la faune.

Cette feuille de route est un document décisif qui appelle à agir de toute  urgence pour intensifier la riposte et renforcer les ressources nécessaires  en vue de lutter contre la tuberculose zoonotique et la tuberculose  bovine.