BM - Afrique sub : La Banque mondiale prévoit une reprise modeste de l'économie d'Afrique sub-saharienne en 2017

Publié par DKnews le 14-10-2017, 18h58 | 30

La Banque mondiale a fait savoir que selon ses projections, la région d'Afrique sub-saharienne devrait connaître une reprise modeste de sa croissance économique à un taux de 2,4% en 2017, après 1,3% seulement l'année passée.

Dans son nouveau rapport Africa's Pulse (le pouls de l'Afrique), une publication semestrielle qui analyse la situation des économies africaines, la Banque mondiale a cependant mis en garde que le rythme de cette reprise restait lent et qu'il ne suffirait pas à augmenter le revenu par habitant en 2017.

Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, a commenté que la plupart des pays n'avaient pas suffisamment de marge de man?uvre pour ce qui est de dégager un espace budgétaire suffisant pour faire face à la volatilité économique.

«Il est impératif que les pays adoptent des politiques budgétaires et des mesures structurelles appropriées dès maintenant pour renforcer leur résistance économique, raffermir leur productivité, augmenter les investissements et promouvoir la diversification de l'économie», a dit M. Zeufack dans ce rapport publié à Nairobi.

Selon la Banque mondiale, les plus grandes économies de la région devraient tenir la première place dans ce rebond économique.

Le Nigeria a réussi à dégager une croissance positive pour un second trimestre depuis le début de l'année, après une récession de cinq trimestres, tandis que l'Afrique du Sud a émergé de deux trimestres consécutifs de croissance négative. L'amélioration de la conjoncture mondiale, y compris la remontée des prix de l'énergie et des métaux et l'augmentation des flux de capitaux, a contribué à favoriser la reprise de la croissance régionale.

«La croissance continues de suivre des cadences variées au sein de la région.
Dans les économies peu orientées sur les ressources naturelles comme l'Éthiopie et le Sénégal, la croissance reste globalement stable et soutenue par les investissements d'infrastructure et l'augmentation de rendement des récoltes», indique le rapport.

Le rapport Africa's Pulse note que l'inflation globale a ralenti dans la région en 2017, dans un contexte de taux de change stables et de ralentissement de l'inflation alimentaire grâce à une plus grande production alimentaire.

Il observe que les déficits budgétaires se sont réduits mais qu'ils restent élevés, car les mesures d'ajustement fiscales restent partielles.

«En conséquence, la dette publique reste élevée. Sur l'ensemble de la région, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour répondre aux baisses de recettes et contenir les dépenses afin d'améliorer les soldes budgétaires».

Selon les projections de la Banque mondiale, l'Afrique sub-saharienne devrait enregistrer une augmentation modérée de son activité économique à l'avenir, avec une croissance atteignant 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019, au fur et à mesure que les prix des matières premières se raffermissent et que la demande intérieure gagne du terrain, en bénéficiant du ralentissement de l'inflation et de l'assouplissement de la politique monétaire.

Toutefois, les perspectives de croissance resteront faibles dans les pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), qui peinent à s'ajuster à la baisse des prix du pétrole, selon la Banque mondiale.

L'espace de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s'attend néanmoins à une croissance plus dynamique sur la base de la croissance solide des investissement publics, menée notamment par le Sénégal et la Côte d'Ivoire.