Crise de la Catalogne : L’incertitude politique persiste en Espagne

Publié par DKnews le 16-10-2017, 17h37 | 29

La crise de la Catalogne ne cesse, depuis le référendum d’indépendance illégal du premier octobre, de générer une confusion et une incertitude, qui font que l’Espagne vit en ce moment, une situation politique exceptionnelle qui oppose un gouvernement central décidé à utiliser tous les moyens légaux pour mettre un terme à cette situation et un gouvernement catalan, pris entre la volonté de faire aboutir son projet indépendantiste sous la pression de l’aile dure des séparatistes catalans et le manque d’un soutien international.

Le président de la généralité sommé par Madrid de répondre à la question si «oui ou non», il a déclaré l’indépendance, une fois de plus, a demandé dans une lettre adressée ce lundi, au gouvernement central, un délai de deux mois pour ouvrir les portes au dialogue et à une médiation internationale.

Pour Madrid, qui lui a donné, comme prévue dans la mise en demeure, jusqu'à jeudi, pour rectifier sa position avant de passer à la seconde phase de l’application de l’article 155 de la constitution, la réponse est encore une fois, «pas claire» et «non valide».

Le premier ministre Mariano Rajoy, dans sa réponse a mis garde lundi Carles Puigdemont en faisant référence à l’article 155 de la constitution qui mettra sous tutelle la région catalane.

Puigdemont sera le «seul responsable de la mise en œuvre de la Constitution»,a-t-il souligné tout en regrettant profondément que le président catalan n’ait pas répondu à l’exigence de Madrid qui est préalable à la procédure établie par cet article du texte constitutionnel.  Rafael Catala, le ministre espagnol de la justice a également considéré que la réponse du président catalan «manque de clarté et donc pas valide».

«Nous attendons la réponse jusqu’à jeudi, et d’ici la nous prendrons les décisions qui s’imposent», a-t-il souligné.

La réponse de Puigdemont divise les partis politiques espagnols

 Le porte-parole de l'exécutif du parti socialiste espagnol (PSOE), ?scar Puente, a qualifié la réponse du président de la généralité comme «inacceptable»,en soulignant qu’il sera le «seul responsable» si l'article 155 de la Constitution sera appliqué.

Les délais et les mesures seront fixés en commun accord entre le PSOE et le PP,a-t-il dit avant d’expliquer que le 155 «n'entraîne pas la suspension de l'autonomie, mais le remplacement des organes directeurs de la région autonome».

De son côté, le leader de la formation orange, Albert Rivera fidèle a sa position, a souligné que «les juristes de son parti confirment que l’article 155 peut être appliqué pour appeler à de nouvelles élections régionales en Catalogne» alors que le leader du parti populaire (PP)en Catalogne, Xavier Albiol estime que Puigdemont est «inconscient et a l’intention de tout faire sauter».

Pour sa part, le porte-parole du parti compromis au Congrès, Joan Baldov?, a demandé lundi aux acteurs impliqués dans le conflit catalan de ne «pas prendre de décisions irréversibles» y compris l'application de l'article 155 de la Constitution, qui pourrait «produire plus de dégâts et non d’aider à résoudre le problème».

Se voulant plus conciliante, la maire de Barcelone, Ada Colau a appelé les différents responsables de «cesser d’être prisonniers de leurs engagements ou pressions» estimant que «maintenant plus que jamais, nous avons besoin d’un véritable dialogue qui reconnait l’autre et le respecte pour mettre fin à l’incertitude qui est mauvaise pour tout le monde».

Devant la menace d’une probable déclaration d’indépendance qui reste toujours d’actualité, l’incertitude politique poursuit son chemin en Espagne, sous une pression énorme qui pèse sur les épaules du président catalan à qui le gouvernement central a donné, d’un côté, un délai jusqu’à jeudi prochain pour clarifier si oui ou non il a déclaré l’indépendance de la Catalogne, et d’autre part, des pressions de l’aile dure du mouvement séparatiste qui émanent, entres autres ,de l’association nationale catalane, le parti de la gauche républicaine catalane qui semblent décidés selon les déclarations de certains de leurs responsables, «à mener jusqu’à la fin», leur projet indépendantiste en dépit des risques que peut générer l’application de l’article 155 de la constitution qui mettra la Catalogne sous tutelle.