Monde

France : Dans sa première sortie médiatique, Macron ne semble guère convaincre les Français

Publié par DKnews le 16-10-2017, 17h38 | 33
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Le président français Emmanuel Macron ne semble guère convaincre ses compatriotes des différents chantiers qu’il a lancés depuis son élection, en mai dernier, qui estiment que sa politique est très favorable aux riches.

Dans sa première interview télévisée dimanche soir, depuis son investiture, suivie par environ 10 millions de Français selon les chiffres de Médiamétrie publiés lundi, le jeune président français, dont le sobriquet de «Président des riches» lui semble collé pour le quinquennat, n’a pas pu atténuer les critiques ni mettre en déséquilibre ses opposants, même s’il a tenté de faire de la pédagogie.

Il a affirmé, au contraire, qu'il allait continuer «avec le même rythme et la même détermination» son programme de «transformation radicale» de la France, soutenant qu’il fait ce qu’il dit.

La France connaît depuis l’été dernier un relatif soulagement sur le plan du chômage qui a baissé, sur lequel le président Macron, qui refuse une présidence «bavarde», a promis plus de résultats positifs «dans un an et demi ou deux ans», en plus d’un taux de croissance (1,8 %) faisant sortir ainsi l’économie française de sa morosité.

Il s’est défendu, au cours de l’interview, d’avoir un programme plus à droite, affirmant que lui et son gouvernement s'occupent de «la France où les choses vont mal».

Mais avec cette prestation, dans laquelle il s’est adressé aux Français, le fondateur de «la République en marche» n’est pas parvenu à faire marcher tous ses compatriotes avec lui.

En effet, un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico, publié lundi, a indiqué que plus de six Français sur dix (61 %) disent ne pas avoir été convaincus par le président Macron, dont 24 % des sondés se disent «pas du tout convaincus» et 37 % «plutôt pas convaincus».

Autre grief retenu contre lui est le fait qu’il soit un président «seul aux commandes», malgré la nature du régime semi-présidentiel de la France.

Cependant, il s’en est défendu en précisant le Premier ministre Edouard Philippe prenait «les décisions quotidiennes» mais «à la fin des fins, les décisions stratégiques sont prises par le président de la République», a-t-il dit.  Cette autosatisfaction a ajouté de l’eau au moulin de ses opposants, notamment du camp très à gauche, qui voit en lui «un président en bulle».

«J'ai vu hier soir un président bulle, un président qui vit avec les siens et qui ne comprend visiblement pas ce que sont les Français et qui ne les connaît pas», a déclaré lundi Olivier Faure, président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée française.

Pour sa part, le chef de file des sénateurs des Républicains (LR, droite), Bruno Retailleau, a estimé que son «exercice d'autosatisfaction est bien loin des préoccupations quotidiennes des Français», alors que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise (LFI, gauche) a considéré qu’»il est bien le président des riches et du mépris pour ceux qui luttent».

De son côté, la presse paraissant lundi a, de façon générale, considéré que le président français a montré qu'il maintenait «le cap» en restant «droit dans ses bottes sans pour autant convaincre tout le monde».

Le Figaro a estimé que son exercice à vouloir prouver qu'il n'oublie pas dans sa politique les catégories populaires n'a «certainement pas convaincu tout le monde», notant que «les Français sont fixés : Emmanuel Macron ne lâchera rien».

Pour Libération le «remède macronien» serait «la réussite individuelle, non la redistribution», alors que l’Opinion a considéré cette interview de «rattrapage du temps perdu en explications».

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