Industrie - Yousfi : «Les opérateurs économiques appelés à prendre en charge la gestion des zones industrielles»

Publié par DKnews le 20-10-2017, 18h23 | 49

La gestion des zones industrielles en activité, devrait être prise en charge par les opérateurs économiques qui y sont installés, a indiqué vendredi à Alger le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi. «Ce que nous recommandons au gouvernement, c'est que la réhabilitation doit être assurée par les opérateurs eux-mêmes et que la gestion leur revient intégralement.

L'administration n'a rien à faire dedans. Ce sont des zones en activité, débrouillez-vous», a déclaré M. Yousfi lors d'un panel dédié au climat des affaires et code d'investissement, organisé dans le cadre de la 3ème édition de l’université du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Quant aux cinquante (50) zones industrielles projetées, le ministre a appelé à réfléchir à la contribution des opérateurs économiques dans l'aménagement intérieur et extérieur de ses nouvelles zones, tout en soulignant que cette opération est désormais décentralisée et confiée aux wilayas.

Selon lui, le coût de l'aménagement se situe entre 200 et 300 dinars/m2 pour chaque opérateur. M. Yousfi a réaffirmé la volonté des pouvoirs publics à relancer et à dynamiser la réalisation progressive des cinquante (50) nouvelles zones industrielles à travers 39 wilayas, en consacrant près de 500 milliards de dinars pour les opérations d'aménagement et 150 à 200 milliards de dinars pour le raccordement aux réseaux d'eau, d'électricité et du gaz.

Lancement d'un projet de transformation du phosphate

Le ministre a souligné, par ailleurs, que le gouvernement avait multiplier ses efforts pour relancer certains projets industrielles stratégiques avec une nouvelle approche multisectorielle.

«Le gouvernement est en train de se mobiliser pour réussir les projets que nous nous avons pas pu les réaliser depuis de longues années», a-t-il noté. Il a cité particulièrement le projet de transformation du phosphate à Tébessa, freiné pendant des années par le problème de la disponibilité de l'eau. Il s'agit d'un projet intégrée qui assurera l'exploitation du phosphate, son transport et son transformation avec la production, ,en parallèle, de l'ammoniac et des engrais.

Avec un cout dépassent les 6 milliards de dollars, sans compter les infrastructures, ce projet sera mené par des entreprises nationales publiques en partenariat avec des entreprises étrangères, précise le ministre expliquant toutefois que «rien n'empêchait les opérateurs privés à investir dans ce projet, à condition de posséder les capacités techniques, financières et de commercialisation notamment à l'étranger».

Dans ce cadre, le gouvernement a pris des mesures afin de moderniser la voie ferrée destinée au transport du phosphate ainsi que pour assurer les ressources en eau nécessaires pour le projet.

«Très probablement on va aller à l'exploitation de nappes dans le sud de la wilaya de Tébessa», a affirmé M. Yousfi ajoutant que le gouvernement était «décidé de mobiliser l'ensemble de forces pour le succès de ce projet qui nous permettra de devenir l'un des leaders mondiaux de la fabrication des engrais».

La production nationale de phosphate devrait, grâce à ce projet, atteindre 10 à 15 millions tonnes annuellement, d'après les chiffres du ministre. M. Yousfi a mis l'accent également sur l'importance pour l'industrie nationale d'accélérer les projets de pétrochimie rappelant que la matière plastique représente près de 20% du coût d'un véhicule automobile.

Evoquant la crise économique suite à la chute des prix de pétrole, le ministre a estimé que la situation actuelle était «totalement différente» par rapport à la crise de 1986, «non seulement grâce à nos réserves de change et au remboursement anticipé de la dette extérieure, mais aussi grâce au niveau actuel de développement, de technicité d'entreprises et d'infrastructures destinées à l'activité économique ainsi qu'au progrès réalisés dans les secteurs de l'Industrie de l'Agriculture».

Il a indiqué, dans ce sens, que le ciment sera dans quelques années l'un des produits «phares» de l'exportation hors hydrocarbures avec un potentiel exportable allant jusqu'à 10 millions de tonnes annuellement. D'autres produits industrielles, à l'instar du rond à béton, atteindront des volumes de production permettant de se lancer dans l'exportation.

«La crise actuelle peut être un catalyseur (...) Je suis profondément persuadé que nous avons une base solide pour entamer de manière effective notre décollage économique aujourd'hui», a avancé M. Yousfi promettant qu'il serait «l'avocat acharnée des industrielles au sein du gouvernement notamment auprès des secteur des Finances, de l'Agriculture, du Commerce» afin de résoudre les problèmes entravant leur développement.

«Le complexe sidérurgique de Bellara contribuera à couvrir les besoins du pays en rond à béton»

Le complexe sidérurgique de la wilaya de Jijel, dont le premier laminoir est entré en production, ‘’contribuera à couvrir tous les besoins du pays en particulier en matière de rond à béton’’, a affirmé, jeudi, le ministre de l’Industrie et des mines, M. Youcef Yousfi. Qualifiant ce complexe de ‘’très moderne’’, le ministre a indiqué que ce projet, comprenant plusieurs unités de production, ‘’sera entièrement achevé d’ici à 18 mois’’ et contribuera, a-t-il précisé, à satisfaire les besoins nationaux en différents produits sidérurgiques, en particulier le rond à béton, et ce, lors d’une visite d’inspection au laminoir du complexe Bellara, mis en service il y a un mois.

‘’Tous les besoins du pays en matière de rond à béton seront couverts d’ici une année ou deux’’, a affirmé le ministre qui a rappelé les multiples investissements lancés par l’Algérie, à cet effet. L’Etat, à travers ce projet structurant, ambitionne de passer de l’importation à la satisfaction des besoins en la matière puis à l’exportation, a assuré le ministre qui a insisté sur l’importance de rentabiliser au maximum le complexe de Bellara.

Dans ce sens, M. Yousfi a appelé les responsables concernés à penser, d’ores et déjà, à l’exportation et procéder à des études de marché à l’international pour commercialiser ce produit industriel, compétitif sur le plan de la qualité et du coût, à l’étranger.