Rejets industriels: Le wali d'Oran exige la traçabilité

Publié par DKnews le 22-10-2017, 17h21 | 103

Le wali d’Oran, Mouloud Cherif, a sommé samedi la direction de l’environnement à recenser les vidangeurs privés conventionnés avec les industriels, exigeant une traçabilité de toutes sortes de déchets rejetés dans les réseaux de la Société des eaux et de l’assainissement d’Oran (SEOR).

Le chef de l’exécutif de la wilaya a instruit, lors d’une visite au niveau de la station de traitement et d’épuration du Groupement urbain d’Oran, sise à El Kerma (Es-Sénia), la direction de l’environnement de la wilaya «à travailler dans la sérénité, sous l’autorité de la SEOR, pour dénombrer en urgence toutes les entreprises qui n’ont pas de station de prétraitement ainsi que les vidangeurs privés qui évacuent cette contenance vers les regards isolés du réseau de la SEOR».

«La traçabilité doit passer par la SEOR», a-t-il souligné, tout en insistant sur une coordination avec la police des eaux et la direction du commerce pour savoir si les vidangeurs privés sont conventionnés, connaître leurs points de rejets et s’ils disposent d’un registre de commerce.

«Comment certaines entreprises privées cachent les points de rejets des eaux usées et ne veulent pas coopérer avec la direction de l’environnement»,  s'est-il interrogé à ce propos.

M. Cherifi qui a reçu des explications sur l’importance des investissements consentis par l’Etat pour prendre en charge l’assainissement du Groupement urbain d’Oran (Oran, Bir El Djir, Sidi Chahmi et Es-Sénia), a instruit les gestionnaires de la STEP d’El Kerma (270.000 mètres cubes/ jour), qui tourne actuellement au tiers de ses capacités de traitement des eaux usées, à faire un appel à compétence à l’intention des industriels qui exploitent la boue rejetée dans la décharge d'El Kerma pour problème de stockage.

Le wali a également exhorté les gestionnaires de la STEP d’El Kerma à choisir une carrière désaffectée pour le stockage de la boue le plutôt possible et à aller au-delà des essais sur des parcelles au niveau des fermes pilotes, après consultation de spécialistes pour l’élaboration de cahier des charges à l’effet de trouver rapidement les solutions idoines, faisant remarquer que «c’est tout un secteur qui est demandeur de cette boue utilisée comme fertilisant, pour peu qu’elle soit valorisée».

Au terme de sa visite à la station de pompage d’El Kerma, dotée de réservoirs et d’une station de lagunage, le wali a situé, dans une déclaration à la presse, l’importance des investissements (11 milliards DA) pour prendre en charge l’assainissement du groupement urbain d’Oran à l'horizon 2025.

Il a cité, entre autres, la réalisation d'une station de relevage de Ras El Aïn avec un projet de canalisation de sept (7) kilomètres qui sera achevé au premier semestre 2018 pour la dépollution de la baie d’Oran, qui sera débarrassée de ses rejets en mer, signalant tout l’intérêt attendu du projet de réalisation la station de traitement de Oued Tlélat (25.000 mètres cubes par jour dont l’objectif est de dépolluer le lac d’Oum Guellaz).

L'importance du projet en aval de la station de pompage d’El Kerma pour l’irrigation de 6.286 ha de la plaine de M’léta (Oued Tlélat), qui sera achevé à la fin de l’année en cours, a été évoquée. La STEP d’El Kerma, dont les travaux avaient démarré en 2006, avait été réceptionnée en 2009.