17 octobre 1961 - Mohamed Ghafir : Un millier de morts à l’issue des manifestations de Paris

Publié par DKnews le 22-10-2017, 17h41 | 82

Les manifestations du 17 octobre 1961 à Paris, réprimées dans le sang par la police Française, ont fait un millier de mort, selon Mohamed Ghafir, communément appelé Moh Clichy, un de leurs animateurs emblématiques et ancien responsable de la région Nord de Paris (1956-1962).

Intervenant à l’occasion d’une conférence publique sur ces événements tragiques et en hommage à Fatima Beddar, noyée dans la Seine alors qu’elle n’avait pas encore 15 ans à l’époque, a corroboré son affirmation, en reprenant les listes nominative de 495 victimes tuées, et d’une centaine d’autres portées disparues, rendues publique par l’historien Jean-Luc Enaudi ainsi que de dizaines d’autres exécutées dans l’anonymat.

A ce titre, il a évoqué les témoignages d’anciens policiers Français, affirmant avoir pris part à des exécutions collectives, en jetant des manifestants à l’eau, en les pendant aux arbres des bois de Vincennes ou en les brulant vifs après avoir été arrosés d’essence.

Moh Clichy a précisé dans ce contexte, que 15.000 personnes avaient été arrêtées lors de cette manifestation, qui a vu la mobilisation pour sa répression de 7.000 policiers et 1.500 gendarmes.
Fatima Beddar, en avait payé le prix fort, en se faisant jeter dans les eaux de la seine, et que les rapports de police ont considéré des semaines durant comme un suicide.

Mais les enquêtes conduites ultérieurement, notamment par les médias ont fini par révélé la cruelle vérité.

Son corps retrouvé accroché à une écluse du canal de saint Denis avait été repêché avec une trentaine d'autre qui avait subi le même châtiment. Mohamed Ghafir, auteur d’un livre fort poignant et richement documenté sur ces manifestations a estimé que ces massacres et leur impact ont secoué le pouvoir Français d’alors qui quelques semaines après a engager des pourparlers avec des représentants du Front de Libération Nationale (FLN) dont Réda Malek et Mohamed Seddik Benyahia, et qui ont débouché 05 mois après sur les négociations d’Evian.

C’est le 2ème premier novembre a-t-il clamé soulignant l’intérêt de faire connaitre aux nouvelles générations l’histoire de la guerre de libération, du mouvement nationaliste et des sacrifices consentis pour la libération du pays.