Le ministre de la Communication, M.Kaouane, lors de son passage au forum du journal El Moudjahid : «La presse algérienne est « riche » et représente une « source de fierté’’»

Publié par DKnews le 22-10-2017, 19h49 | 61

La presse algérienne est «riche», à travers ses différents titres et supports, et constitue «une source de fierté» du pays, a souligné dimanche à Alger le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, lors de son passage au forum du journal El Moudjahid, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la presse.

«La presse en Algérie est riche à travers notamment ses différents titres et supports.  Les télévisions privées ont contribué à asseoir un paysage audiovisuel algérien», ajoutant qu'en dépit des «insuffisances», l'ensemble des médias sont une «source de fierté», qui reflète l'évolution de la société durant les 15 dernières années.

Evoquant la publicité, il a souligné que sa feuille de route ne contenait pas projet de loi sur la publicité, précisant que la publicité ce n'est pas uniquement les placards publicitaires, mais c'est un domaine «plus large que ça: publicités mensongère, destructive ou négative».

Il a souligné, dans ce cadre, que la publicité étatique représentait 18 à 20% alors que celle du privé est de 80%, précisant que la publicité étatique a représenté et représente toujours un «fort soutien» pour la presse nationale.

Concernant la communication institutionnelle, il a relevé qu'elle gagnerait à être «un peu plus efficace et efficiente», citant le portail du Premier ministre qui introduit ces derniers jours une nouveauté par la publication des messages destinés à la presse et l'opinion publique.  «C'est une mesure encourageante et importante», a-t-il souligné.

Interrogé sur la situation de certains correspondants de médias étrangers, M. Kaouane a indiqué qu'il y avait des dispositions pour leur accréditation et «celui qui y répond n'aura aucun problème à l'avoir».
Il a regretté le phénomène de certains correspondants «clandestins», qui font des envois «clandestinement» à travers notamment Viber, relevant que c'était une situation «très gênante, pour quelques francs ou dirhams!». «La responsabilité se situait dans la conscience (du journaliste) car il commet une infraction à la loi, à l'éthique et à la déontologie», a-t-il soutenu.

Questionné sur l'arrêté portant lancement de l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de 7 services de diffusion télévisuelle thématiques, M. Kaouane a indiqué que l'appel à candidature «peut ne pas être définitif», ajoutant qu'il «peut y avoir un autre appel à candidature (...) Ce n'est pas une exclusion, il y a juste des lois (à respecter)».

«Ce qui est certain, c'est la volonté politique des pouvoirs publics d'aller à un audiovisuel algérien»,a-t-il dit.

Concernant la presse électronique, il a indiqué que celle-ci s'affirmait dans le paysage médiatique algérien à travers un développement «fulgurant», ajoutant qu'«on est en train de penser pour la mise en place d'un cadre juridique».

Evoquant le blocage du site d'information électronique TSA (Tout sur l'Algérie), le ministre a répondu: «En tout cas, le ministère de la communication n'est pas concerné par ce sujet, nous n'avons pas exercé de censure et nous ne l'exercerons pas», ajoutant que «les écrits ne nous font pas peur, nous sommes convaincus que la liberté de ton, même si parfois elle est débordante, fait partie de la nature des choses avec l'évolution de la société».

S'agissant de la situation de précarité de certains journalistes, suite à la fermeture ou mauvaise santé financière de certains organes, M. Kaouane a indiqué que son secteur n'était pas un «super syndicat», exprimant sa «gêne» devant cette situation, notamment via-à vis de certains médias «qui ne déclarent pas leurs journalistes à la sécurité sociale, leur octroient des salaires dérisoires ou font de fausses déclarations».


Le processus de mise en place de l'ARPE «est en cours»

Le ministre de la Communication a indiqué dimanche à Alger que le processus de mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) était en cours, assurant que son département y allait «avec résolution et conviction».

«La mise en place de l'ARPE figure dans le plan d'action du gouvernement, elle est aussi contenue dans la loi sur l'information.

C'est un engagement du président de la République, qu'il a renouvelé dans son message d'hier.
Nous y allons, bien évidemment, avec résolution et conviction», a souligné le ministre lors d'une conférence organisée au Forum d'El Moudjahid à l'occasion de la Journée nationale de la presse.
Il a ajouté que le processus de mise en place «prendra le temps qu'il faudra», relevant que le «seuil déterminé» de la fin de l'année est «assez indicatif».

C'est un processus «qui est en cours», a-t-il affirmé, faisant remarquer que la carte du journaliste professionnel «va déterminer le collège des électeurs». «Le cheminement normal et classique est de faire en sorte que les journalistes s'organisent pour qu'on puisse faire aboutir à ce processus.

Nous sommes là pour les accompagner et faire en sorte que les conditions soient réunies pour que l'installation de l'ARPE soit effective et opérationnelle», a-t-il soutenu.

L'ARPE, prévue par loi sur l`information de 2012 et jouissant de la personnalité morale et de l`autonomie financière, est chargée notamment d'«encourager la pluralité de l`information et de veiller à la diffusion et à la distribution de l`information écrite à travers tout le territoire national».

Elle est composée de 14 membres nommés par décret présidentiel, à savoir trois (3) membres désignés par le président de la République dont le président de l'Autorité, deux (2) membres non parlementaires proposés par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), deux (2) membres non parlementaires proposés par le président du Conseil de la nation et sept (7) membres élus à la majorité absolue parmi les journalistes professionnels justifiant d'au moins 15 ans d'expérience dans la profession.

Le mandat des membres de l'ARPE est de six ans non renouvelable. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit samedi le gouvernement à l'effet d'accélérer la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) et son activation aux côtés de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV).

Evoquant le volet de la formation, le ministre a relevé que le métier de journaliste évolue «très vite», affirmant que la formation continue est «indispensable». S'agissant du Fonds d'aide à la presse, M. Kaouane a indiqué qu'il figurait dans le plan d'action du gouvernement, relevant qu'il s'agit d'un moyen destiné à aider la presse pour «amortir le choc de la crise économique et financière».

«Le président de la République a été clair dans son message (de samedi), ce Fonds sera effectif au début de l'année 2018», a-t-il assuré.