Le service de gynécologie de l’EHU "1er novembre" d’Oran a enregistré, depuis le début de l’année en cours, environ 450 nouveaux cas de cancer du sein, a-t-on appris lundi du chef de ce service.
Dans une déclaration à l’APS en marge d’une journée "portes ouvertes sur le cancer du sein et du col de l’utérus", Pr Belkacem Chafi a fait part de près de 450 nouveaux cas du cancer du sein dépistés depuis le début de l’année, soulignant que les cas de décès suite à ce genre de cancer ont "nettement" baissé.
"Les décès enregistrés sont beaucoup moins qu’avant. Dans les interventions que nous pratiquons il y a zéro décès. C’est une réelle révolution", s'est-il félicité, déplorant, toutefois, le fait que "beaucoup de femmes arrivent à l’EHU à un stade très avancé où nous n'avons pas suffisamment de temps pour les faire opérer".
"Oran enregistre une incidence des plus élevées sur le plan national (225 sur 100.000 habitants), ce qui est très préoccupant", a fait savoir Pr Chafi, estimant ne pas savoir pour le moment quels sont les facteurs favorisant cette incidence, "mais il y a lieu de noter que le cancer du sein touche à Oran de plus en plus de femmes jeunes (de la tranche d’âge 35-40 ans), ce qui n’était pas le cas avant", a-t-il observé.
Le diagnostic précoce reste, selon le spécialiste, le moyen idoine à même de lutter contre ce problème de santé publique. Il revient aux femmes de faire le geste et de subir un dépistage à temps, a-t-il conseillé faisant observer que quand la tumeur du cancer est à 2,5 centimètres et que la femme peut la toucher à la main et la sentir, elle n’a même pas besoin de mammographie.
"Des progrès ont été enregistrés en matière de traitement du cancer du sein, mais pas en matière de prévention et de sensibilisation, il reste beaucoup à faire", a-t-il estimé, signalant que "beaucoup de femmes atteintes de ce cancer arrivent à l’hôpital dans un stade plus en moins avancé, où même les traitements les plus révolutionnaires ne pourront rien faire".
Le dépistage précoce du cancer constitue le meilleurs moyen de lutte contre cette pathologie, qui peut être appuyé par des programmes adaptés en direction de la population, a-t-il conclu.
Plusieurs communications ont été présentées lors de cette demi-journée de sensibilisation abordant "le cancer du sein en Algérie", "le cancer du sein, est-il héréditaire?", entre autres.
Cette rencontre a été également marquée par des témoignages poignants de jeunes femmes atteintes du cancer du sein et des femmes avec des enfants en bas âge et dont la maladie leur a enlevé un organe primordial dans la vie de couple, comme elles l'avaient amèrement exprimé.