Espagne/Catalogne : Puigdemont lance un appel pour une liste commune du bloc souverainiste aux prochaines élections régionales

Publié par DKNews le 04-11-2017, 16h29 | 26

L’ancien président de la généralité de la Catalogne, destitué suite à l’application de l’article 155 de la constitution espagnole et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen après avoir refusé de comparaitre devant la justice espagnole qui l’accuse de délits de rébellion, sédition et détournement de fonds, a appelé samedi depuis la Belgique où il se trouve depuis lundi dernier, «le bloc souverainiste catalan» a former une liste commune en prévision des prochaines élections régionales du 21 décembre prochain.

Puigdemont qui se trouve à Bruxelles avec quatre de ses ex ministres également destitués par les mesures prises dans le cadre de l’article 155 a lancé cet appel à travers les réseaux sociaux pour unifier les rangs des indépendantistes avant la prochaine échéance électorale décidée par le gouvernement de Mariano Rajoy.

Accompagnant l’appel avec une photographie montrant la concentration organisée à Barcelone pour exiger la libération des anciens ministres régionaux que la justice espagnole a mis en détention préventive, Puigdemont a publié sur un site conçu pour l’occasion (listunitaria.cat) une pétition de six milles signatures en faveur de la liste commune en soulignant qu'«il est temps pour tous les démocrates de s’unir pour la Catalogne, pour la libération des prisonniers politiques et pour la république».

Les élections du 21 décembre représentent une occasion «pour vaincre de nouveau l’unionisme», selon le texte publié qui assure par ailleurs qu’»actuellement il y’a une persécution judiciaire et un lynchage personnel incité par le nationalisme espagnol».

Pour l’heure, en Catalogne, le débat sur la question de savoir si le mouvement souverainiste devrait se présenter avec une liste commune est ouvert.

Le parti démocrate européen de Catalogne de Puigdemont (PDeCAT) estime que la meilleure formule d’aller vers élections est la liste commune alors que la gauche républicaine catalane (ERC) reste réticente pour l’adopter.

Récemment, l’ex vice président de la généralité et leader de cette formation, Oriol Junquers, actuellement en détention préventive, avait publié dans un journal catalan, une lettre dans laquelle il affirmait que «les listes séparées étaient la meilleure option».

Au total, selon l’institut national espagnol des statistiques, 5.553 983 électeurs peuvent voter le 21 décembre à l’occasion de ces nouvelles élections régionales dont 5.329.139 vivants dans la communauté autonome et 224.844 à l’étranger.

Selon les statiques publiées vendredi, ce nombre enregistre une hausse de l’ordre de 136.000 électeurs nouveaux par rapport au vote précédent du parlement de Catalogne organisé le 27 septembre 2015.

La tenue de ces élections régionales anticipées convoquées par le gouvernement espagnol conformément à l’article 155 de la constitution aura un budget d’environ 25 millions d’euros selon le délégué du gouvernement espagnol en Catalogne, Enric Millo.

Le président catalan destitué par les autorités espagnoles, Carles Puigdemont a affirmé vendredi à Bruxelles, où il se trouve, être «disposé» à se porter candidat aux élections du 21 décembre en Espagne.

«Je suis disposé à être candidat», a-t-il déclaré à la télévision belge RTBF, lors d'une interview enregistrée et diffusée au journal télévisé. «Je veux être un messager pour nos concitoyens», a-t-il ajouté.

Le président catalan destitué a insisté pour obtenir de Madrid «l'engagement que le résultat de ces élections (sera) respecté».

Ces propos tenus par Carles Puigdemont qui se trouve en Belgique interviennent alors qu'un mandat d'arrêt européen a été lancé par une juge espagnole à son encontre.