Monde

Sahara Occidental-Maroc : Les négociations commerciales UE-Maroc «ne sont pas du tout transparentes»

Publié par DKNews le 04-11-2017, 16h30 | 36
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L’une des cinq eurodéputés expulsés vendredi dernier du Sahara occidental occupé par les autorités marocaines, la présidente de l'Intergroupe «paix pour le Sahara occidental» au Parlement européen, Jytte Guteland, a affirmé que les négociations commerciales UE-Maroc «ne sont pas du tout transparentes».

«Je pense que cet incident (l’expulsion ndlr) devrait alerter chacun sur les négociations commerciales UE-Maroc qui impliquent les ressources du Sahara occidental : elles ne sont pas du tout transparentes», a soutenu l’eurodéputée dans un entretien accordé cette semaine à l’Observatoire des ressources du Sahara occidental, WSRW.

Elle a souligné que «les autorités marocaines ne veulent pas de politiciens, de journalistes au Sahara occidental», ajoutant que «s’ils n’avaient rien à cacher, pourquoi ils n’autoriseraient pas des députés à y entrer».

«Il devrait être dans leur intérêt de nous laisser entrer et d'être plus polis avec nous.
Ils ne sont pas là dans leur droit, ce n'est pas un territoire marocain.

Nous sommes allés là-bas pour trouver des informations et nous avons été rejetés», a-t-elle dit. Relevant que les cinq eurodéputés ont quitté les lieux en avion «immédiatement après l'incident», elle a fait savoir qu’elle allait demander des explications à l'ambassadeur du Maroc au Parlement européen pour ce comportement «très bizarre et irrespectueux».

«Je pense que ce qui s'est passé le week-end dernier nous aidera à nous rendre tous conscients que les négociations commerciales entre l’UE et le Maroc ne sont pas ouvertes.

Nous devons nous conformer à la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) du 21 décembre 2016.

Il est nécessaire de respecter la législation de l'UE», a soutenu Jytte Guteland. La décision de la CJUE en question, stipule que le territoire du Sahara occidental est séparé et distinct du Maroc et que tout accord bilatéral avec l'UE qui impliquerait ses ressources ne peut se faire qu’avec le consentement préalable du peuple sahraoui.

Et c’est en application de cette décision que le groupe s’est déplacé au Sahara occidental.
«Nous avions besoin d'informations et c'est très étrange que nous n'ayons pas pu quitter l'avion.
Nous y sommes allés pour en savoir plus sur les organisations, la société civile, etc.

Nous avons besoin d'informations si nous voulons voter l'amendement proposé à l'Accord», a expliqué l'eurodéputée.

Elle a fait savoir qu’elle avait invité les autorités marocaines à Bruxelles pour écouter leurs points de vue, et qu’à présent, elle devrait rencontrer le peuple sahraoui.

«Il est important que les autorités européennes comprennent ce que les Sahraouis pensent, également parce qu'il n'y a pas assez d'informations et de données sur cette proposition de modification de l'accord, ses effets et le volume des échanges concernés», a-t-elle encore indiqué.

L’eurodéputée a encore indiqué que l'intergroupe du Sahara occidental va faire de son mieux pour «sensibiliser davantage» le Parlement européen, qui doit «disposer de toutes les informations relatives à l'accord afin de respecter la décision de la CJUE».

«C'est une honte que nous n'ayons pas été autorisés à entrer au Sahara occidental.
Je suis sûr qu'il y aura un suivi de l'incident, à la fois au Parlement européen et dans l’intergroupe», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur l’application de la décision de la CJUE de décembre dernier, elle a répondu que «ce serait un échec» pour l'UE de ne pas agir conformément aux décisions de sa propre Cour de justice.
«L'intergroupe sait que la Commission tente de contourner la décision.

Pour de nombreux membres du Parlement européen, il est essentiel que les représentants de la société civile soient représentés dans les négociations», a-t-elle précisé.

Jytte Guteland affirme qu’il «n'est pas acceptable» que la Commission négocie avec le Maroc uniquement.

«Nous avons été très clairs sur le fait que nous voulons respecter pleinement le jugement.
Si cela ne se produisait pas, cela ne ferait que prolonger le conflit et l'incertitude, et augmenterait les risques juridiques», a-t-elle conclu.

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