Jeunes candidats à Chlef : Entre ambition politique et aspiration citoyenne

Publié par DKNews le 11-11-2017, 18h21 | 33

Les listes de candidatures pour les élections communales et de wilaya du 23 novembre prochain à Chlef se sont singularisées, à la faveur de cette échéance, par l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes, aspirant à constituer une «alternative» sur la scène politique, en participant au développement local. 

Partant du principe que la collectivité locale est à la base de l’édification des institutions de l’Etat et de la consécration du processus démocratique, notamment suite au nouveau rôle qui lui a été dévolu au titre des reformes politiques entamées depuis 2011, les jeunes ont investi en force les locales 2017, dans une démarche, de leur part, visant le changement pacifique et démocratique, estime le professeur en sciences politiques à l’université Hassiba-ben-bouali de Chlef, Ahmed Serir. 

Pour ce professeur universitaire, l’ordonnance 12/01 du code électoral, fixant à 23 ans l’âge minimum des candidats aux Assemblées communales et de wilaya a encouragé des jeunes à participer à ces élections locales, constituant un indice positif de la consécration de la démocratie participative et de la solidarité sociale. 

Jeunes candidats, entre ambition politique et esprit de responsabilité 

Interrogé par l’APS sur les raisons motivant sa candidature pour les prochaines locales, Mohamed Daikhi (30 ans), candidat sur la liste MSP (Mouvement de la société pour la paix) pour l’APC de Ténès, a assuré que sa décision a été dictée par «la volonté de son parti d’offrir l’opportunité aux jeunes de participer au changement». 

Il a soutenu que la jeunesse est fortement représentée sur les listes du MSP, dans une démarche reflétant, selon lui, l'«aspiration» des jeunes à occuper des postes de responsabilité et à jouer le rôle qui leur est dévolu au plan politique. 

Une vision partagée par Samir Tamelouat (30 ans), un candidat du Front El Moustaqbal, briguant un siège à l’APC de Zeboudja. 

Il a justifié sa candidature par son souhait de participer à la prise de décision politique et à la gestion communale, et à se mettre au service du développement de sa collectivité. 

La présence remarquée des jeunes sur les listes en lice pour ces locales de 2017 comparativement à celles de 2012 est la preuve d’un murissement politique , a encore observé ce jeune candidat , appelant à faire confiance à ces jeunes, parfaitement conscients , a-t-il dit, de la lourdeur de la charge qui les attend, en représentant les citoyens. 

Soutien à la démocratie participative 

De nombreux citoyens ont exprimé leur soutien pour la candidature de jeunes cadres à ces élections communales et de wilaya, en y voyant une preuve de «prise de conscience» chez cette frange de la société, comme exprimé par Hocine, qui estime, également, que c’est là «le reflet d’une volonté pour le changement politique», dont il est attendu la consécration du développement local et l’activation du rôle des Assemblées locales . 

Sa concitoyenne Fatima y voit, pour sa part, une nouvelle mutation politique en matière de citoyenneté de la part de jeunes aspirant à changer de rôle, en devenant «élus après avoir été électeurs», et ce dans un objectif d’être partie prenante dans la gestion des affaires locales. 

La jeune femme n’a pas manqué, à ce titre, de souligner le rôle des nouvelles technologies de l’information dans l’émergence de cette volonté, chez les jeunes, d’exprimer leur vision des choses, avant de vouloir les mettre en £uvre, en postulant aux sièges APC/APW. 

En somme, une majorité des citoyens du centre ville de Chlef, interrogés par l’APS, à ce sujet, ont dit avoir «confiance» en ces jeunes candidats, d’autant qu’une majorité d’entre eux sont des cadres qualifiés, se sont-ils félicités, exprimant néanmoins leur souhait de les voir «ouvrer pour le développement local auquel ils aspirent, sans omettre de faire participer le citoyen dans la prise des décisions concernant les affaires de sa collectivité, notamment». 

Le corps électoral à Chlef est estimé à 710.681 électeurs, dont 17.184 nouveaux inscrits, appelés à choisir leurs représentants parmi 285 listes de candidats pour les APC et 15 autres pour l’APW.