L’opération électorale butte, dans plusieurs régions et zones enclavées de l’immense territoire de la wilaya d’Illizi, sur des contraintes liées notamment à l’éloignement et la vocation pastorale de ces régions, où une bonne partie des habitants active dans l’élevage camelin.
Les populations nomades disséminés à travers la wilaya, en fréquente transhumance, sillonnant les étendues enclavées à la recherche d’aires de pacages et de pâturages, se retrouvent souvent privées de leur droit civique, en faisant défection aux rendez-vous électoraux et scrutin et ne se prononçant pas sur leurs représentants aux assemblées élues.
Intensifier les actions de sensibilisation pour relever le taux de participation
De nombreux candidats aux prochaines locales du 23 novembre animent, au titre de leur campagne, des actions de sensibilisation en direction des populations nomades des régions reculées en vue de contribuer à inciter les électeurs à une forte participation dans de pareilles consultations populaires.
Approché par l’APS, le candidat Abdou Ali Brahim a révélé que ‘‘sa formation politique £uvre, au travers des rencontres et actions de proximité menées au titre de la campagne au niveau des bourgades et localités enclavées, à convaincre les électeurs nomades de se rendre aux bureaux itinérants, ou le vote est avancé réglementairement de 72 et 48 heures, pour choisir leurs futurs représentants et se consacrer ensuite à leurs taches d’élevage.
Le candidat Khouildi Hocine axe lui aussi sa campagne sur une large sensibilisation menée au niveau des régions éloignées, pour expliquer le processus des élections, en tant que droit et devoir, et appeler à une participation massive pour mettre en échec les partisans du boycott.
M. Mohamed Bellal, un habitant de la localité reculée d’Afra, a, de son côté, convié les électeurs à se rendre le jour ‘‘J’’ aux urnes et élire leurs favoris, ajoutant avec assurance que ‘‘certaines contraintes entravant l’opération électorale ne nous découragent pas, quelles que soient les circonstances, à nous acquitter de notre devoir national’’.
Les difficiles reliefs influent négativement sur l’encadrement de l’opération électorale
Les populations nomades, en fréquents déplacements à travers les étendues sahariennes, aux spécificités géographiques et aux reliefs montagneux accidentés, ont ainsi souvent raté leur droit de s’exprimer sur leurs futurs représentants, en raison de leur instabilité d’une part, et de la difficulté pour les encadreurs des opérations électorales d’aller à leur rencontre, souvent dans des endroits et sites méconnus et difficilement accessibles.
Devant cette situation, les encadreurs éprouvent d’énormes difficultés à atteindre ces électeurs, contraints parfois à marcher à pied, avec leurs urnes et matériel électoral, sur plus de 10 km à la rencontre des électeurs, là où le relief ne permet pas l’accès des véhicules, a témoigné à l’APS le directeur de directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya d’Illizi, Lezhari Bensaâd.
Selon le même responsable, la quête permanente de pâturages est le souci premier des nomades dont l’élevage est la principale source de revenus, s’enlisant pour cela dans les confins du désert de cette région du grand Sud sans se soucier de leur droit et devoir civiques.
Ce qui entrave, par conséquent, les encadreurs contraints de rechercher leur emplacement sous de rudes conditions climatiques pour les atteindre et accomplir leur mission dans des conditions normales.
En plus de contribuer à la réduction du taux de participation.
Selon le même responsable, l’étendue de la wilaya est un autre facteur influant sur le processus électoral, dont la plupart des zones reculées se trouvent à des centaines de kilomètres des sièges des communes, à l’instar de la région d’Afra distante de 220 km d’Illizi, et le hameau de Tihaouhaout sis à 280 km de Bordj Omar Driss (Nord de la wilaya d’Illizi).
Mobilisation des moyens nécessaires pour la réussite du scrutin dans ces régions
Les services de la wilaya d’Illizi s’emploient, en dépit de ces contraintes entravant l’opération électorale dans ces régions, à réunir toutes les conditions et les moyens humains et matériels pour permettre aux électeurs de ces régions éloignées de s’acquitter de leur devoir électoral.
Pour ce faire, il est fait état de la mobilisation, face à l’étendue de la région, de caravanes dotées d’une flotte de près de 110 véhicules tout terrain (4x4), soit 11 véhicules pour chaque bureau de vote, sachant que la wilaya compte 10 bureaux itinérants, dont cinq (5) au chef lieu de wilaya et le reste affecté dans les autres communes, accompagnés d’un encadrement fort de 70 personnes, soit sept (7) encadreurs pour chaque bureau.
Ces caravanes seront également équipées en moyens modernes de communications, leur permettant un contact direct avec les parties centrales, ravitaillées en denrées alimentaires nécessaires, et accompagnées également d’une équipe médicale au service aussi bien des encadreurs que des électeurs.
