Selon des responsables : L’Algérie se lance dans la production d’aliments de poissons

Publié par DKNews le 11-11-2017, 18h26 | 45

L’aquaculture marine algérienne dépend entièrement des importations en matière d’équipements, d’alevins et de nourritures pour poissons, néanmoins des projets de production d’aliments de poisson commencent à se mettre en place pour autonomiser cette activité, ont annoncé des responsables. 

Le problème ne se pose pas pour ce qui concerne la pisciculture d’eau douce, les poissons étant nourris par des aliments à base végétale, dont la fabrication est maitrisée par des opérateurs nationaux. 

C’est l’alimentation des poissons d’élevage marin, des carnassiers (des poissons qui se nourrissent de poissons) pour la majorité, qui pose problème, a-t-on expliqué. 

Les prémisses d’une industrie spécialisée dans la fabrication des aliments des carnassiers d’élevage commencent à se dessiner avec notamment le projet que compte lancer l’ONAB. 

L’entreprise nationale publique «ONAB Nutri trade», spécialisée dans la production de l’aliment de bétail, compte se lancer dans celle destinée aux poissons, avec une usine qu’elle implantera à Oued Tlélat à Oran, a indiqué à l’APS son PDG, Bedouhene Adlane, en marge du 7ème Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA 2017), qui se tient au Centre des conventions d’Oran. 

L’usine dont la réalisation sera lancée prochainement devra entrer en production «vers la fin du premier semestre de l’année 2018», a affirmé M. Bedouhane, ajoutant que «la capacité de production n’a pas encore été définie et qu’elle devra suivre la demande». L’ambassadeur coréen Park sang Jin, qui s’est prononcé à l’occasion de l’ouverture de la conférence Algérie-Corée du Sud 2017, tenue en marge du même salon, a, pour sa part, annoncé l’engagement de son pays à la mise en place d’une usine spécialisée dans la production des aliments de poissons à Ouargla. 

Deux projets sont définis dans ce nouveau créneau, qui ne peut réellement démarrer qu’après la multiplication des projets de l’aquaculture, qui assureront la commercialisation de ces produits, a souligné le directeur général de la pêche et de l’aquaculture, Taha Hamouche. 

Le secteur de l’élevage aquacole compte 40 projets, 24 dans l’aquaculture marine et 16 dans la pisciculture d’eau douce tandis que 250 autres dossiers de projets aquacoles sont en étude au niveau du ministère. Mettant en exergue l’évolution rapide de ce secteur, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a affirmé lors de l’ouverture du SIPA 2017, que la production de la pêche et de l’aquaculture devra doubler à moyen terme.

Les investissements dans le domaine de l’aquaculture bénéficient d’un ensemble de facilitations et mesures incitatives pour attirer les investisseurs, a expliqué M. Hamouche, soulignant toutefois que l’autonomisation de l’activité de production des aliments des poissons carnassiers se fera progressivement. 

Dans un premier temps, les producteurs importeront les composantes de base des aliments, notamment les farines de poisson qu’elles utiliseront pour la fabrication des aliments selon des formules définies. 

La fabrication locale de la farine de poissons, qui peut se faire à bases de restes de poissons issus de la transformation des produits halieutiques, est une autre étape, qui devra drainer d’autres investisseurs, a-t-on encore souligné.