L'élaboration d'une carte sportive locale, un défi majeur pour les nouveaux élus

Publié par DKNews le 13-11-2017, 18h50 | 32

L'élaboration d'une carte sportive locale porteuse de projets viables constitue un défi majeur pour les nouveaux élus aux prochaines Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW), un travail nécessitant une fine connaissance de la situation du sport dans chaque région du pays. 

Selon des techniciens et spécialistes du sport, les différents partis qui se sont succédés à la tête des APC et APW ont accordé «peu de considération» à la politique sportive locale et la seule «exception» concerne l'octroi d'équipements nécessaires à la pratique de l'EPS (éducation physique et sportive) dans les établissements primaires. 

«L'une des grandes particularités du sport tient au fait que le cadre réglementaire et juridique mis en £uvre par la loi 90-08 relative à la commune donne peu de prérogatives aux collectivités pour ce qui concerne le domaine sportif. 

On dit souvent par ailleurs que le sport a été le grand oublié de la décentralisation.», a déclaré à l'APS, le Docteur Ali Hakoumi, expert en sciences et méthodologie du sport. 

Pour l'expert, cet état de fait certains l'interprètent comme le signe d'un «maintien de la totalité des engagements de l'Etat vis-à-vis de l'activité sportive, d'autres, au contraire, l'ont interprété comme un transfert implicite de compétences au profit des collectivités locales.»

«La loi sur le sport 13-05 ne donne pas beaucoup d'informations sur les obligations de chaque collectivité en matière de sport, excepté leur participation au développement des activités physiques et sportives (EPS) et la mise à la disposition des établissements scolaires primaires les équipements nécessaires à cette pratique.», relève-t-il. 

De son côté, le conseiller en sport Idriss Haoues, a appelé les nouveaux élus à soutenir les clubs sportifs financièrement et à la mise à la disposition des associations sportives du personnel communal qualifié et l'organisation de compétitions sportives (sport de masse). 

«L'élaboration d'une politique sportive communale étant réservée aux élus et, en particulier, au premier vice-président chargé des sports, mettra en évidence les grands axes à améliorer afin que les élus puissent choisir des orientations politiques permettant de répondre aux différents enjeux de leur commune.», a indiqué Idriss Haoues, conseiller en sport et directeur des équipes nationales (DEN) de la Fédération algérienne des luttes associées (FALA). 

Pour lui, la carte sportive locale passe essentiellement par la «réactivation» du Conseil communal des sports, une structure qui, a-t-il relevé, a du mal à voir le jour sur le terrain. 

«Les projets sportifs inscrits sur le budget de la commune sont à l'arrêt ou presque inachevés, faute de financement et autres contraintes purement administratives.», a-t-il précisé. 

Des anciens sportifs à la... rescousse 

De leur côté, nombreux sont les sportifs de haut niveau, athlètes, dirigeants ou présidents de fédérations qui se sont engagés dans la bataille des élections locales du 23 novembre et ont accepté d'inscrire leur nom sur une liste électorale d'une APC ou APW, profitant de cette occasion pour faire valoir leur conception de la politique sportive locale.

Parmi ces anciens sportifs ayant déjà brigué un poste de responsabilité au sein d'une institution sportive, figure l'ex-président de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC), Rachid Fezouine, engagé dans la liste du Mouvement populaire algérien (MPA) de l'APC d'Ain-Benian (Alger). 

«Notre démarche est inspirée et dictée par le quotidien de la population que nous connaissons bien grâce à notre proximité et expérience en matière de gestion, notamment en étant un ex-président d'une fédération sportive qui demandait aussi une gestion rigoureuse et une présence permanente sur le terrain.», a indiqué à l'APS Rachid Fezouine. 

Le candidat dont c'est la première expérience électorale au sein d'une formation politique s'est dit engagé à mettre en place un projet sportif d'envergure au bénéfice du mouvement associatif sportif dont la finalité sera bien différente si la commune décide d'asseoir son mandat sur l'éducation des plus jeunes plutôt que sur sa notoriété. 

«Les bons résultats des clubs sportifs locaux constituent généralement une source de fierté d'appartenance, de bonne image et de notoriété pour leur territoire de rattachement. 
Une commune accueillant en son sein un club de haut-niveau ou une association sportive dont certains membres constituent l'élite de la discipline jouit ainsi d'un outil de communication très efficace», a-t-il dit. 

Pour l'ex-président de la FAC, la politique sportive doit coopérer avec d'autres champs politiques comme les politiques sociale, éducative, culturelle ou d'urbanisme. Même constat chez l'ancien président de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Messaoud Mati (49 ans), tête de liste du Front de libération nationale (FLN) dans l'APC de Jijel.

«Si je suis élu, je souhaite apporter le plus attendu par les citoyens de Jijel chef-lieu de la wilaya et rendre notre APC un exemple à suivre pour les autres communes en matière de gestion, d'innovation et de création de richesse», a déclaré ce cadre de la Direction de la Jeunesse, des sports et des Loisirs (DJSL). «Il y a beaucoup de choses à faire notamment dans les infrastructures sportives et juvéniles. 

Nous allons travailler pour doter notre commune de diverses installations à même de pérenniser les ressources financières qui permettront à l'APC d'appliquer à l'aise son plan de gestion», enchaîne l'ex patron de la FAJ. 

L'implication de l'élite dans la construction de la commune fait aussi partie des préoccupations de M.Mati.  «Nous avons à Jijel un pôle universitaire et nous comptons faire profiter pleinement l'APC de toute les compétences. 

Un planning sera tracé en concert avec les responsables universitaires pour étudier les possibilités de collaboration offertes», a-t-il dit.