Zimbabwe : L'Union Africaine compte sur l'Afrique australe pour trouver une solution à la crise

Publié par DKNews le 17-11-2017, 16h13 | 22

L'Union africaine (UA) compte sur les efforts de l'Afrique australe pour trouver une solution à la crise au Zimbabwe, a déclaré jeudi à la presse à Washington son commissaire pour la Paix et la Sécurité Smaïl Chergui. 

«Nous soutenons totalement les efforts de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe)», a-t-il dit, «nous suivons leurs efforts en temps réel». 

«Pour l'instant, nous espérons que la SADC réussira à apaiser les tensions et à promouvoir une solution, une solution pacifique à ce qui se passe là-bas», a-t-il ajouté en marge d'une rencontre entre la Commission de l'UA et le département d'Etat américain. 

La situation était confuse jeudi au Zimbabwe, où l'armée a pris le contrôle de Harare, la capitale, mais où le président Robert Mugabe, placé en résidence surveillé, refuse de renoncer au pouvoir. 

La SADC, dont des émissaires ont pu rencontrer le président âgé de 93 ans, s'est réunie en urgence jeudi au Botswana, où elle a appelé les protagonistes de la crise «à régler les défis politiques par des moyens pacifiques» en respectant la Constitution du Zimbabwe. 

L'organisation régionale a annoncé la tenue d'un «sommet extraordinaire», sans fixer de date. 
A Washington, Smaïl Chergui s'est montré moins alarmiste que le président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé, qui avait dénoncé «un coup d'Etat». 

«Au moment où nous parlons, le Parlement est toujours en fonctions et continue de travailler, le gouvernement continue de travailler, il n'y a pas de signes de violences dans le pays», a semblé relativiser le commissaire de l'organisation panafricaine, tout en assurant rester «vigilant». 

A ses côtés, un haut responsable du département d'Etat américain chargé des affaires africaines, Donald Yamamoto, a dit partager la position de l'UA et a plaidé, au-delà de la crise actuelle, pour que le Zimbabwe adopte des réformes économiques, politiques et constitutionnelle afin d'obtenir une levée des sanctions américaines le visant. 

Mugabe assiste à une cérémonie de remise de diplômes dans une université 

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a assisté vendredi à une cérémonie de remise de diplômes à l'Université libre du Zimbabwe dans la capitale, Harare, rapporte la presse locale. 

Placé en résidence surveillée dans la nuit de mardi à mercredi, le chef de l'Etat zimbabwéen, a rencontré pour la première fois jeudi dans l'après-midi le chef de l'armée chef d'état-major, le général Constantino Chiwenga à la présidence à Harare, où il a rencontré également les envoyés spéciaux de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) après le coup de force de l'armée dans ce pays. 

Le président sud africain Jacob Zuma s'est dit «très préoccupé» par la situation et a dépêché, au nom de la SADC qu'il préside, deux de ses ministres à Harare pour y rencontrer M. Mugabe et l'armée. 
Pour sa part, le président en exercice de l'Union africaine (UA) et chef d'Etat guinéen Alpha Condé, a exigé jeudi le «retour à l'ordre constitutionnel» au Zimbabwé où l'armée à pris le contrôle de la capitale Harare, en affirmant: «Nous n'accepterons jamais le coup d'Etat militaire. 

Parallèlement, l'ONU, l'Union européenne (UE) et Londres ont appelé les parties à la retenue et souhaité une issue par le dialogue. 

Après plusieurs jours d'un bras de fer provoqué par le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, l'armée zimbabwéenne a pris le contrôle de la capitale Harare. 

Des véhicules blindés ont bouclé le siège présidentiel au Zimbabwe et le bâtiment du Parlement dans la capitale Harare, alors que des hélicoptères survolaient le centre-ville après que l'armée a annoncé avoir pris le contrôle de toutes les institutions gouvernementales. 

Le président Robert Mugabe a affirmé être «détenu» par l'armée qui a indiqué être déployée à des points névralgiques de la capitale, et avoir bouclé la résidence présidentielle pour éliminer des «criminels» dans l'entourage du chef de l'Etat .