Alger : La priorité des questions de développement relègue la culture au second plan dans la capitale

Publié par DKNews le 17-11-2017, 17h55 | 52

Les programmes électoraux des différents partis en lice, dans la capitale, pour les élections locales du 23 novembre prochain, convergent dans leur approche de la vie culturelle en se limitant aux aspects récréatif et didactique, reléguant au second plan cette question sous prétexte de la priorité des préoccupations socioéconomiques. 

Les candidats aux Assemblées populaires communales (APC) ont opté, dans leurs programmes électoraux, d'aborder la culture à travers des formules toutes faites et récurrentes, limitant la vie culturelle dans les communes à des activités de divertissement destinées aux citoyens, notamment aux enfants, outre à la réunion des conditions de scolarité et de lecture sans prendre en compte les spécificités de chaque région. 

La vision d'investissement dans le facteur culturel en tant que levier de développement local est totalement absente, a-t-on constaté. 

Dans la commune de Belouizdad, les candidats du Front El Moustakbal associent la culture à l'enseignement, soutenant que cette collectivité nécessite «l'aménagement et la rénovation des écoles et leur équipement en chauffage, en espaces de jeux et en cantines scolaires» et promettent d'organiser des sorties au profit des enfants et des personnes aux besoins spécifiques. 

Leur programme mentionne «la réalisation d'une bibliothèque publique» et «la relance du rôle de la culture» sans plus de précision à l'adresse du citoyen. 

Pour le tête de liste du parti Front de libération nationale (FLN) au niveau de la même commune, Mohamed Amamera, le développement de la culture au niveau locale passe par la création de clubs et de troupes artistiques au niveau des maisons de culture et de jeunes et l'elaboration d'un programme culturel et de divertissement comprenant notamment, des exposition, des commémorations et des célébrations de fêtes nationales et religieuses. 

Le même candidat fait état également de doter les bibliothèques d'internet à haut débit. 

Le cinéma, par exemple, est complètement négligé par les candidats en lice dans cette commune, pourtant située au c£ur de la capitale, alors que les citoyens rencontrés par l'APS ne manquent pas de relever la disparition de la salle de cinéma «Musset» dans les années 2000, regrettant la non exploitation du centre culturel «11 décembre 1960» et d'autres structures qui ne servent pas l'image historique de ce quartier révolutionnaire et historique. 

Pour sa part, le tête de liste du parti du Rassemblement national démocratique (RND) à Douéra, Hassan Abdellah, estime que l'approche de la culture «diffère» en fonction «des données de développement» d'une région à une autre. 

Il explique que «la pauvreté» de la commune et les «nombreux problèmes sociaux» rencontrés par les citoyens le conduisent, en tant que candidat, à focaliser sur les «priorités», à savoir comment assurer les prestations nécessaires aux citoyens, à l'image du logement décent, l'éradication des habitations précaires, la réhabilitation du réseau routier et d'assainissement, outre la réalisation d'écoles pour mettre fin à la surcharge des classes enregistrée dans nombre d'établissements éducatifs. 

«Actuellement, il n'est pas possible de parler culture», a déclaré ce candidat, qui dit être conscient de «son importance dans la promotion de l'individu dans la société», précisant que Douéra (Alger ouest), dont le corps électoral pour ces locales est de 42.000 inscrits, ne dispose que d'un ancien centre culturel ainsi qu'un autre à D'kakna, tandis que les banlieues de Hadj Yaakoub, Ouled Mendil et Djellab ne sont dotées d'aucun équipement de ce genre. 

La commune compte également une bibliothèque publique, délaissée par les jeunes, qui «s'intéressent davantage à internet qu'à la lecture», d'après ce candidat. 

Par ailleurs, et contrairement à des partis en lice n'ayant mentionné aucunement la culture dans leurs programmes, le tête de liste du parti Talaie El Houriat à Dely Brahim, Sedrati Ibrahimi estime que cette commune a besoin aujourd'hui de «revoir» sa gestion au plan culturel, préconisant la réhabilitation du centre culturel «Rabeh Chtaibi», la redynamisation du mouvement des Scouts et la coordination avec toutes les communes d'Alger pour l'animation de la vie culturelle. 

En dépit de sa richesse, de son développement et de sa population s'élevant à près de 40.000 habitants, la commune de Dely Brahim ne dispose ni d'une salle de spectacles ni d'un cinéma. 
Les centres universitaires et le potentiel estudiantin dont recèle cette localité ne sont nullement mis à profit pour promouvoir la vie culturelle. 

La commune de Dely Brahim «gagnerait a construire une bibliothèque publique et un conservatoire», estime ce candidat ajoutant que les nombreux artistes et musiciens qui y habitent pourraient apporter leur contribution aux générations futures. 

Abondant dans le même ordre d'idée, le tête de liste du parti FLN à la commune de Mohamadia, Khireddine Arrouche, soutient, dans le prospectus distribué aux citoyens, que «la commune doit être une véritable plaque tournante de la culture locale, nationale et internationale afin de promouvoir le tourisme culturel».