Cardiopathies congénitales : quand les peines de cœur sont physiques

Publié par DKNews le 21-11-2017, 16h14 | 31

A l'occasion de la journée internationale de sensibilisations aux cardiopathies congénitales du 14 février, nous avons voulu en savoir plus sur cette peine de cœur invisible qui touche 6 500 à 8 000 nouveau-nés chaque année en France. Le Dr Lucet, cardiopédiatre nous explique ce qu'est cette maladie.

Selon l'Association nationale des cardiaques congénitaux (ANCC) fondée en 1963, 6 500 à 8 000 enfants naissent chaque année en France avec une cardiopathie congénitale, une malformation cardiaque.

Cette pathologie cardiaque est à elle seule la première cause de mortalité infantile. Mais heureusement, « grâce aux progrès de la chirurgie cardiaque infantile et à la pugnacité des médecins dans la prise en charge des enfants dès la naissance, ces derniers grandissent et deviennent adultes, ce qui représente actuellement 250 000 personnes opérées survivantes «, peut-on lire dans le communiqué de presse de l'ANCC, qui milite pour une meilleure reconnaissance de la maladie.

Le Dr Vincent Lucet, cardiopédiatre au Centre de cardiologie infantile du Château des Côtes (Les Loges-en-Josas, 78, Yvelines) nous explique les principaux éléments à savoir aux sujet des cardiopathies congénitales.

Qu'est-ce qu'une cardiopathie congénitale ?

« Il existe trois types de cardiopathies «, explique le Dr Lucet. « Il y a les cardiopathies acquises chez l'adulte (problèmes de coronaires, infarctus etc.), le rhumatisme articulaire aigu chez l'enfant (infection des valves cardiaques liée à une bactérie streptocoque) et enfin les cardiopathies congénitales, lorsque les enfants naissent avec une malformation cardiaque.

«Au niveau anatomique, « il peut s'agir d'un trou à l'intérieur du cœur, ou d'un rétrécissement à la sortie du cœur d'un des tuyaux (artère pulmonaire ou aorte), ou une atteinte valvulaire «, précise le cardiopédiatre. 

De son côté, « le souffle au cœur n'est pas spécifique à lui seul, il nécessite un examen plus précis (une échographie cardiaque) pour vérifier s'il y a une malformation ou non. « « Neuf fois sur dix, il n'y a pas de cause précise «, souligne le Dr Lucet. « Ce sont des anomalies aléatoires non familiales, non génétiques et non transmises.

Il y a cependant des facteurs favorisants, comme l'alcool pendant la grossesse, certains médicaments (comme les antiépileptiques) ou des intoxications par un excès de vitamine A... Mais la plupart du temps, cela survient au hasard lorsque le cœur s'est mal développé durant la gestation «, assure le médecin.