Le sens d’un message

Publié par Boualem Branki le 03-05-2014, 20h12 | 36

C'est devenu une tradition, plutôt un rituel que les gens de la profession tiennent à commémorer: la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un événement, une date, une balise temporelle qui permet aux professionnels de faire une halte, de se rencontrer, de discuter du métier et de son avenir. Autant en Algérie que dans le reste du monde.

Car en ces temps de grands périls sur la paix dans le monde, les menaces multiformes sur la démocratie, un bien si précieux qu'il faut mettre à l’abri des prédations politiques et économiques, la presse, les journalistes constituent un des remparts protecteurs. Certes, avec cette précision qu'il faut que les gens de la corporation fassent preuve d'abnégation dans l'accomplissement de leur métier, travaillent à informer l'opinion publique sur les réalités de son pays, des défis qu'il brave pour assurer les meilleures conditions de vie aux citoyens.

Et non pas verser, par tentation politique ou aventurisme médiatique, dans le négativisme, la dérision ou la critique contreproductive qui ne fait pas avancer ni le pays dans sa quête de développement, de mieux-être social, ni la corporation. Certes, l'Algérie est l'un des pays arabes les plus ouverts, avec un nombre  respectable de médias , toutes tendances politiques ou culturelles confondues, et bien sûr l'émergence de la presse électronique.

C'est un bienfait pour l'Algérie, une avancée extrêmement importante dans la consolidation tant du champ médiatique national que du développement du secteur de l'information en particulier et de la communication en général. Bien sûr, il y a de temps à autres des grincements, des grains de sable dont des atteintes à la liberté de la presse comme celle des agressions des journalistes, et leur empêchement d'exercer leur métier, mais cela ne saurait les détourner de leur vocation, celle d'être au service de l'information, de l'Algérie. Le message transmis aux journalistes et aux médias par le président Bouteflika est là-dessus clair.

Il défend autant les gens de la corporation et leur annonce son plein soutien à l'expansion du secteur, comme il les appelle à respecter les libertés individuelles et les constantes nationales.  Dans son message à l'occasion de cette journée, il a bien évidemment réaffirmé qu'il ne ménagera aucun effort pour consolider et étendre la liberté d'expression de sorte à lui ouvrir davantage d'espaces.

''Je ne ménagerai aucun effort pour consolider et étendre la liberté d'expression de sorte à lui ouvrir davantage d'espaces, non seulement dans le domaine des libertés publiques mais également dans les domaines du développement humain, culturel, social et économique, ainsi que dans le domaine des sciences et des connaissances", a-t-il précisé.  Mieux, il a assuré la corporation qu'il a ''veillé et continuerai à veiller à ce que l'exercice de la liberté d'expression et de presse se fasse loin de toute pression, en dehors de toute tutelle et de toute restriction''. 

Il précisera ainsi à certaines tendances du milieu médiatique: aucune restriction ''si ce n'est celle de la conscience professionnelle, ou celle expressément prévue par la loi". Quant aux réformes engagées, le président Bouteflika rassure qu'elles "n'ont pas entamé et n'entameront en rien cette liberté, exception faite des règles de la déontologie et celles ayant trait aux droits de l'homme, à la sécurité nationale ou aux intérêts supérieurs de la Nation''.  

Le chemin est dés lors balisé, et ne diffère en réalité en aucun cas de la ligne éditoriale adoptée jusque là par les médias algériens conscients des dangers de toutes sortes, y compris ceux provenant de la corporation même, qui menacent cette si précieuse liberté d'expression. Il incombe donc, comme l'a si bien relevé le chef de l'Etat, à la presse et aux médias nationaux ''d'accompagner et de conforter, d'une manière objective et pédagogique, la consolidation de notre démocratie'' par une presse responsable.