Les ventes au détail en Argentine, ont progressé en octobre de 1,6% en glissement annuel après 21 mois consécutifs de baisses, tandis que l'inflation qui dépassait les 40% en 2016, s'établie à 19,4% courant du même mois, reflétant une reprise progressive de l'économie de ce pays qui vise la vigueur après sortie de récession.
En juin dernier, le chef du gouvernement argentin Marcos Peña déclarait devant les parlementaires: «D'après les données officielles de l'INDEC (Institut national de statistiques), l'Argentine est sortie de la récession, c'est une bonne nouvelle pour les Argentins».
Ainsi, accablant l'économie argentine depuis fin 2015, la récession a atteint -2,3% en 2016, pourtant au courant du deuxième trimestre de l'année en cours, la troisième économie d'Amérique latine renouait de nouveau avec la croissance économique.
Le gouvernement pronostique même une croissance de 3% en 2017, et les années suivantes.
Aujourd'hui, selon les dernières données statistiques, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,5% en octobre par rapport à septembre.
L’inflation se monte ainsi à 19,4% en cumulé depuis janvier et à 22,9% en glissement annuel, la hausse des prix continuant d’être alimentée par celle des biens alimentaires et des boissons.
D'autre part, le ministre argentin de l’Energie, Juan José Aranguren, a présenté, il y a deux semaines, les rapports techniques fixant les nouveaux tarifs du gaz et de l’électricité, qui doivent maintenant être validés lors d’audiences publiques.
La part des subventions devrait ainsi passer de 2,2 milliards de dollars en 2017 à 1,1 milliard en 2018, les tarifs du gaz augmenteraient de 45% en décembre, la subvention moyenne passant de 45% à 38% du prix facturé.
Pour ce qui de l'attractivité du pays, le Président de Volkswagen, Herbert Diess, a annoncé que son entreprise allait réaliser un investissement de 650 millions de dollars dans son usine de General Pacheco (Province de Buenos Aires) .
Aussi, il y a un mois, General Motors a annoncé un investissement de 300 millions de dollars, destiné à la production d’un nouveau modèle dans son usine de General Alvear (banlieue de Rosario).
Actuellement, General Motors possède une part de marché de 14,7% en Argentine et fabrique 450.000 unités (motos et voitures). Par ailleurs, Il y a une vingtaine de jours, le ministre de l’Economie, Nicolas Dujovne, a annoncé que le déficit primaire cumulé depuis janvier se montait à 1,9% du PIB au troisième trimestre, bien en-dessous des 3,2% prévus.
Pour l’année 2017, la cible d’un déficit primaire à 4,2% du PIB devrait être atteinte, malgré des dépenses prévues en fin d’année. Les recettes fiscales ont augmenté plus rapidement que les dépenses de sorte qu'en septembre, elles ont ainsi progressé de 33,1%, neuf points au-dessus de l’inflation.
En ajoutant la charge d’intérêts, le déficit budgétaire devrait s’établir autour de 6,2% et la cible pour 2018 reste à 3,2%, essentiellement permise grâce à la poursuite de la baisse des subventions. Au mois de septembre dernier, les entreprises se sont financées à 58% en émettant sur le marché domestique.
Les émissions depuis janvier se montent à près de 36 milliards de pesos (environ 1,8 milliard d’euros), soit une hausse de 950% par rapport à 2016, le ralentissement de l’inflation et la stabilisation des taux permettant aux entreprises et aux investisseurs de mieux estimer leurs risques.
Près de 450.000 Argentins sont sortis de la pauvreté au premier semestre 2017
Il va sans dire que cette reprise économique, en plus de conforter la confiance au sein du marché national, profite grandement à la population argentine.
Le taux de pauvreté a baissé au premier semestre 2017, passant de 30,3% à 28,6% soit 7,8 millions d’individus, depuis un an, environ un million d’Argentins sont sortis de la pauvreté.
En juin, était considéré comme pauvre un adulte qui vivait avec moins de 4.793,23 pesos par mois (environ 240Ç), et comme en situation d’indigence avec moins de 1.956,42 pesos (environ 100Ç).
En septembre dernier, l’activité industrielle a enregistré un quatrième mois de hausses consécutives et accumulé une croissance de 1,4% depuis janvier.
En août, la production a ainsi progressé de 5,1% en glissement annuel, tirée en particulier par l’industrie métallique (+8,5%) et le secteur automobile (+6%).
Après quinze mois de repli, l’industrie amorce donc bien une phase de reprise dans tous les secteurs à l’exception du textile et de l’agroalimentaire.
Sur cette période en effet, les salaires ont progressé de 18% alors que l’inflation accumulée s’établissait à 13,8%.
Pour la première fois depuis un an, les salaires ont augmenté plus vite que l’inflation dans tous les secteurs, même informel, permettant aux salariés de récupérer une partie du pouvoir d’achat perdu en 2016 (8 à 10 points en moyenne).
