Ammar Ezzahi ... Un an après la disparition de l'ami des petites gens

Publié par DKNews le 29-11-2017, 16h55 | 63

Il y a un an disparaissait Amar Ezzahi, le   chanteur châabi tant aimé des petites gens et dont les chansons continuent   de bercer les âmes de génération en génération. 

De son vrai nom, Amar Ait Zaï, le défunt a passé sa vie à la manière des   grands, creusant sa gloire sans avoir d'autre objectifs que de vivre avec   les valeurs de son art pour lequel il a consacré sa vie avant de quitter ce   monde en léguant un patrimoine artistique révélant tout son génie   artistique et son humanisme débordant. 

 La voix de l'artiste icône résonne encore à la radio, dans les cafés et   les magasins et ses chansons sont fredonnées par les jeunes et les moins   jeunes qui ont spontanément embrassé son art et sa condition humaine. Les   amateurs du chaâbi lui concèdent volontiers le titre de chanteur populaire   par excellence.  

Amar Ezzahi était apprécié et aimé de tous non seulement pour sa   singularité mais surtout pour sa magnanimité envers les petites gens dont   il a partagé les joies et les fêtes, boudant les scènes artistiques   officielles auxquelles il a renoncé depuis 1987, année de sa dernière   apparition en concert.  

Même au sommet de la gloire, Ezzahi est resté égal à lui même,   continuant de côtoyer les gens simples, de méditer le sens de la vie comme   il le faisait à "Marengo", un jardin appelé à porter son nom même   symboliquement  pour rester un lieu de rencontre pour ses fans, en somme   pour tous ceux qui partagent sa philosophie humaniste . Amar Ezzahi ou "Chikh l'bled" comme on aimait à le surnommer, a rendu   l'âme à l'âge de 75 ans, après 50 ans de don et de générosité artistiques.       Celui que l'on surnommait aussi "Soultan el Hawa", est devenu une   légende.

Dans la simplicité de l'homme, se dissimulait un personnage subtil   et énigmatique qui alimentait l'imagination populaire.   Se définissant comme "un petit chanteur populaire", Amar Ezzahi aura   ainsi fait siennes, jusqu`à les incarner, les valeurs de modestie, de   conscience de sa propre petitesse devant l`immensité de la création,   portées par les poèmes soufis de Benmsayeb, Bensahla et d`autres auteurs. 

Il aura, aussi, incarné, pour les plus âgés tout comme pour les   jeunes, le sens profond du chaâbi né dans les années 1940 et des   souffrances des Algériens durant la colonisation: un art des pauvres dont   il fut proche et une musique des quartiers populaires qu`il n`a jamais   quittés, ces mêmes quartiers où sa voix continuera à résonner.