Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa a insisté, jeudi à Tlemcen, sur la nécessité d’améliorer la mission des imams au niveau des mosquées.
En visite de travail entamée mercredi à Tlemcen où il a présidé les festivités officielles célébrant la naissance du prophète Mohamed (QSSL), le ministre a instruit les inspecteurs du service de l’orientation religieuse et de l’enseignement coranique de la direction des affaires religieuses wakfs de la wilaya, dont il venait d’inaugurer le nouveau siège, à l'effet d'œuvrer à «l’amélioration constante de la formation des imams qui doivent s’ouvrir davantage sur la société et répondre à ses besoins».
Il les a invités, notamment, à recourir à l’aide de l’université en organisant des journées d’études et rencontres-débats autour des nouvelles luttes géostratégiques, et à d’autres services dont ceux de la santé et de la sûreté pour débattre des moyens de prévention et de lutte contre les maladies à transmission hydrique, la cybercriminalité et la toxicomanie.
«Une instruction a été transmise dans ce sens aux directions de wilayas du secteur», a-t-il rappelé. Implanté à la nouvelle cité administrative de Mansourah, le nouveau siège de la direction de wilaya de Tlemcen a été réalisé en 12 mois sur une superficie de 1111,22 mètres carrés pour un coût révisé de 75 millions DA.
Non loin de là, à l’institut national de formation spécialisé des personnels de l’administration des Affaires religieuses et wakfs, Mohamed Aissa s’est enquis des conditions d’étude et d’hébergement des stagiaires, dotant leur bibliothèque des éditions de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe».
Ouvert en 2013, cet institut a déjà formé, pour le secteur, pas moins de 330 cadres dont 138 imams, 55 enseignants du Coran, 60 muezzin et 77 préposés (mouqim).
Intervenant lors d’une journée commémorative du Mawlid Ennabaoui organisée par l’institut, le ministre a mis l’accent sur l’importance de cet événement qui, a-t-il dit, a changé le mode de vie de la planète et dont l’Algérie tire sa source de sa référence religieuse.
«Ces valeurs ont permis à l’Algérie de surmonter les retombées négatives de la décennie noire, grâce à la formation des imams et cadres du secteur», a-t-il affirmé, ajoutant que «le discours de la mosquée est passé du radicalisme à la modération et à la tolérance».
«Nous devons continuer dans cette voie afin que l’Algérie ne revive plus jamais cette période», a déclaré Mohamed Aissa, ajoutant que «la religion doit servir la patrie et non la desservir».
Au palais de la Culture «Abdelkrim Dali», le ministre a inauguré une exposition sur la vie et l’œuvre du prophète Mohamed (QSSL) organisée dans le cadre de la manifestation «Rouhaniyat Tilimsen», avant de visiter des expositions sur les us et coutumes et traditions de la célébration du Mawlid à travers la wilaya de Tlemcen et ses différentes régions.
La dernière étape de cette visite ministérielle a conduit Mohamed Aissa au siège de l’APW où il a rencontré les imams et cheikhs des zaouïas de la wilaya dans le cadre de la manifestation «le mois de la nousra».
Dans son intervention, le ministre a comparé l’action des imams dans la défense de la référence religieuse algérienne à celle des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la défense des frontières nationales.
«Vous êtes le rempart infranchissable contre les idées rétrogrades que tentent d’introduire certains en Algérie», a-t-il affirmé, rappelant le lourd tribut consenti par les imams dont une centaine a été lâchement assassinée par les hordes terroristes. «Ni le colonialisme hier, ni le terrorisme durant les années 90 n’ont réussi à dévier nos imams de leurs missions», a-t-il ajouté.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a annoncé la création prochaine de l’Académie de la fetwa, tout en affirmant que l’Algérie reconnait, dans sa Constitution, la liberté du culte, mais dans un cadre réglementaire.