Economie

Economie de l’audiovisuel public en France : Vers un traitement de choc ?

Publié par Cherbal E-M le 05-12-2017, 18h19 | 40
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Le secteur de l’audiovisuel public français est à un virage très prononcé, avec des signes de crispation et une ambiance de cacophonie,  en raison  d’un côté l’impératif de la mise en œuvre des orientations stratégiques énoncées par le candidat Macron lors de sa campagne électorale et de l’autre les inévitables économies, estimées à 50 millions d’euros, demandées par le gouvernement.

Les fuites de documents et les déclarations des uns et des autres alimentent ainsi un climat de crispation et de tension entre les différents centres de décision en rapport avec ce dossier.
« Tout se décidera en quinze minutes sur un coin de bureau un soir, rue Saint-Honoré», avance un connaisseur des médias français cité par le site du quotidien lefigaro.fr qui explicite  ainsi cette déclaration : « la réforme de l'audiovisuel public sera arbitrée directement à l'Élysée par Emmanuel Macron ».

Pour rappel le programme électoral de Macron comprenait notamment l’engagement de  «faire évoluer l'organisation, le fonctionnement et la gouvernance des médias de service public», ainsi que la promesse de tout faire pour concentrer les moyens  «sur des chaînes moins nombreuses mais pleinement consacrées à leur mission de service public». Mais en attendant les arbitrages jupitériens sur la question, chacun y va de  sa petite recette donnant l’impression d’une cacophonie  générale.

La ministre de la culture et de  la communication,  hors d’elle après avoir vu un document comportant ses propositions divulgué par le quotidien Le Monde, évoque des «documents provisoires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics», promet ‘’ de porter plainte contre X’’ en expliquant que, de toute manière que ce sont des « documents contenant des pistes de travail, et non validés».

A la lecture de ce document, on apprend en effet, selon la presse française que la ministre ne serait pas allée de main morte, et, d’après lefigaro.fr « que la tendance n'était plus à la demi-mesure ni au maniement des pincettes », avec en effet  des propositions de choc: « suppressions de chaînes, fermetures de bureaux en région, regroupement des structures au sein d'un holding, révision de la gouvernance, du mode de nomination des patrons… », relève lefigaro.fr. Presque au même moment, la presse rendait également compte de nouvelles mesures d’économies  en préparation au niveau du  groupe France Télévisons.

Delphine Ernotte  présidente de France Télévisions planche avec son équipe sur un plan qu’elle proposera à un prochain conseil d’administration. Mais des informations présentées lors d’une réunion de cadres donnent plus de détails sur un plan d’économie qui passe notamment par  des économies de coûts de production des programmes  et la suppression de 180 postes de travail.

Peu favorable à l’idée de la ministre de la culture et de  la communication de rassembler France Télévisions et Radio France, Delphine Ernotte penche plutôt pour des synergies au niveau européen pour se doter d’un service en mesure de concurrencer Netflix.

« Au niveau européen, France Télévisions tente de rebondir sur l’idée de « Netflix européen » évoquée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle », retient lemonde.fr  qui juge néanmoins l’option difficilement réalisable, parce que  d’une part, « les droits des séries et émissions se négocient pays par pays et peu d’acteurs de ce marché sont propriétaires de leurs œuvres au niveau européen », écrit-il, et que,   d’autre part un service payant n’est pas envisageable sur le service public.

Les journalistes du groupe, sur le qui-vive depuis quelques temps, inquiets à l’idée de voir des postes de travail supprimés, sont passés à l’action en se prononçant pour un vote  pour  un vote de défiance envers la patronne du groupe dans les jours à venir. Gardien des principes d’indépendance, d’équilibre et d’ouverture du paysage audiovisuel français le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a réagi au contenu du document du ministère de la culture et de la communication fuité dans la presse.

««Je pense qu'une fusion poserait beaucoup plus de problèmes d'intégration qui engouffreraient des efforts considérables et créerait des problèmes multiples, alors que les priorités me semblent être ailleurs, vers une meilleure qualité des programmes, un effort soutenu pour la création et un rajeunissement du public»,  déclaré son président  M.Schrameck,  repris par  lefigaro.fr.

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