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Statut d'El Qods: La rue se soulève contre la décision de Trump à travers plusieurs capitales

Publié par DKNews le 08-12-2017, 16h22 | 33
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La décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître El Qods comme capitale d'Israël, a déclenché une série de manifestations à travers nombre de capitales du monde, et les réactions vont de la condamnation et la réprobation, alors qu'un climat de tension régnait autour de l'Esplanade des mosquées bouclée par les forces d'occupation israéliennes à l'occasion de la prière du vendredi. 

De l'Iran à la Malaisie en passant par la Jordanie jusqu'à la Turquie, des milliers de personnes sont sorties protester contre la décision du président américain Donald Trump de transférer l'ambassade des Etats-Unis à El Qods occupée. La quasi-totalité des manifestants ont témoigné d'une large réprobation teintée de craintes pour l'avenir du processus de paix au Moyen-Orient. 

Les Palestiniens ont commencé à exprimer leurs colère dès les premières heures ayant suivi la déclaration du président américain. Des heurts ont éclaté à Ghaza. Beit Lahem, Qaliqilya, Jenine, et les abords de Ramallah ont été aussi le théâtre d'affrontements sporadiques. 

La décision de Trump n'aura pas tardé à soulever un tollé, jeudi déjà en Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à El Qods, et des protestations sont prévues dans le royaume après la prière du vendredi. 

Des milliers de personnes ont par ailleurs manifesté jeudi en Tunisie contre la décision de Trump, et les parlementaires ont appelé à une mobilisation nationale vendredi. D'autres protestations ont eu lieu notamment au Pakistan et en Turquie. 

Plusieurs milliers de personnes manifestaient après la prière du vendredi à Istanbul pour dénoncer la reconnaissance par les Etats-Unis d'El Qods comme capitale d'Israël. 

Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dans le quartier conservateur de Fatih, sur la rive européenne d'Istanbul, brandissant des pancartes proclamant «El Qods est notre honneur». 
Cette vague de protestation a atteint des pays de l'Asie comme la Malaisie et l'Indonésie. 

Ainsi, environ 5.000 manifestants ont défilé dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur après la grande prière du vendredi, selon la police. 

Ils criaient des slogans tels «Ne touchez pas à El Qods». En Indonésie, archipel voisin de la Malaisie et pays musulman le plus peuplé au monde, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta, exhibant des banderoles avec des slogans tels «Non à Trump» et un grand drapeau palestinien. 

L'effervescence a touché également l'Iran. Dans la capitale Téhéran, les manifestants en colère ont afflué dans les rues en clamant des slogans de soutien aux Palestiniens: «Al-Qods appartient aux musulmans et restera islamique», ont déclaré les manifestants. 

Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé qu'il reconnaissait El Qods comme la capitale d'Israël et demandé au Département d'Etat de préparer le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods, sans fixer de calendrier pour ce déménagement qui devrait prendre des années. 
Tous les présidents américains qui se sont succédés à la Maison Blanche depuis 1995 ont signé des dérogations pour reporter l'application d'une loi portant ce déplacement, sans jamais, toutefois, penser à l'annulation pure et simple ce texte. 

La loi en question avait été adoptée par le Congrès sous l'administration de l'ancien président américain Bill Clinton, soit 22 ans avant l'arrivée de Donald Trump. 

Le statut définitif du troisième lieu saint de l'islam a toujours été au c£ur des négociations prévues dans le processus de paix au Moyen-Orient. 

Pour rappel, la communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis nÆa jamais reconnu El-Qods occupé comme capitale dÆIsraël ni lÆannexion de sa partie orientale en 1967. 
Dans la résolution 2334, adoptée le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité «souligne qu'il ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne El-Qods, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations». 

Nouakchott dénonce la décision américaine sur El Qods 

La Mauritanie a dénoncé, vendredi, la décision des Etats-Unis de reconnaître El Qods comme capitale d'Israël et d'y transférer leur ambassade, qui est de nature à «accroître le niveau de la tension dans la région», a indiqué le ministère mauritanien des Affaires étrangères. 

«La République Islamique de Mauritanie exprime son refus absolu de toutes les conséquences liées à cette décision», précise le ministère dans un communiqué, soulignant que cette décision constitue «une atteinte aux sentiments des peuples arabes et islamiques et des épris de paix dans le monde». 
«La décision américaine est de nature à accroitre le niveau de la tension dans la région et à menacer la paix internationale, ce qui ne sert personne», met-il en garde. 

«La voie de l'unilatéralisme par le biais des décisions contraires à la légalité internationale ne peut jamais changer la situation juridique de la ville d'Al Qods- Acharif qui repose sur un certain nombre de résolutions du conseil de sécurité», ajoute le communiqué. 

La Mauritanie rappelle, en outre, que la communauté internationale a exprimé à mainte reprises son refus de reconnaître tout changement opéré par Israël sur les frontières de 1967 y compris El Qods, hors du cadre des négociations, conformément à la résolution du Conseil de sécurité N 2334 en 2016 et aux résolutions de l'Assemblée générale y afférent. 

Selon le ministère mauritanien, le non-respect de la situation actuelle juridique d'El Qods conformément à la volonté collective internationale est de nature à conduire, en plus de l'accroissement de l'ampleur de la crise qui existe dans la région, à l'anéantissement des efforts internationaux visant à réaliser la paix entre les parties palestinienne et israélienne sur la base de la coexistence pacifique et de la création de l'Etat palestinien indépendant avec pour capitale El Qods. 


Le vice-président américain n'est «pas le bienvenu en Palestine» 

Un cadre du parti palestinien Fatah a affirmé jeudi que le vice-président américain Mike Pence n'était «pas le bienvenu en Palestine», après la décision du président Donald Trump de reconnaître El-Qods occupée comme capitale d'Israël. 

Une visite de M. Pence dans les territoires palestiniens est prévue durant la deuxième moitié de décembre. 

Le président palestinien et chef du Fatah, Mahmoud Abbas, n'a pas mentionné la visite de M. Pence dans sa réaction mercredi à la déclaration de Trump. «Le vice-président américain n'est pas le bienvenu en Palestine», a affirmé à l'AFP Jibril Rajoub. 

«Le président Abbas ne l'accueillera pas à cause de l'annonce (du président Trump)». 
La Maison Blanche a de son côté estimé jeudi qu'une éventuelle annulation de la rencontre entre Mike Pence et M. Abbas serait «contre- productive». 

La visite du vice-président américain qui doit aussi se rendre en Egypte prend un relief particulier après l'annonce de M. Trump qui a provoqué l'ire des Palestiniens et une large condamnation internationale. Pour M. Abbas, Washington ne peut plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens après les déclarations de M. Trump. «Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix», a-t-il réagi mercredi. 

Les dirigeants palestiniens revendiquent El-Qods-est, occupée puis annexée par Israël en 1967, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. 

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