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Palestine - Statut d'El Qods : le rôle de Washington comme parrain du processus de paix « remis en cause »

Publié par DKNews le 09-12-2017, 16h37 | 73
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L'ambassadeur de Palestine en Russie, Nofal Abdehafiz, a réitéré vendredi la détermination des Palestiniens à "ne plus reconnaître désormais à Washington son statut de parrain du processus de paix", après la décision de Donald Trump de reconnaître la ville sainte d'El Qods comme capitale d'Israël. 

"Nous sommes à l'entame d'une étape nouvelle.  Nous n'acceptons plus les Etats-Unis comme médiateurs dans le processus politique du moment qu'ils ont choisi un camp, celui des Israéliens", a souligné le diplomate palestinien lors d'une conférence de presse à Moscou. Interrogé sur les actions éventuelles que la Direction palestinienne prévoit d'entreprendre suite à la décision du président américain, Nofal Abdehafiz a cité, outre le refus du statut de parrain des négociations de paix aux Américains, la tenue prochaine d'une session extraordinaire du conseil central palestinien à laquelle prendront part toutes les factions. 

Il a également indiqué que "le statut de la ville d'El Qods doit toujours constituer une référence dans tout processus de négociation ou prise de décision".

L'ambassadeur palestinien a souligné à cette occasion la volonté de la Palestine à toujours respecter la légalité internationale et les résolutions de l'ONU. "Je peux dire également qu'une fois la solution à +Deux Etats+ concrétisée, nous pouvons alors accepter El Qods Est comme capitale de l'Etat de Palestine, et la partie ouest comme capitale d'Israël", a poursuivi l'ambassadeur palestinien. Il a rendu hommage par ailleurs à la position de la communauté internationale pour sa réaction de réprobation vis-à-vis de la décision de Donald Trump laquelle "risque de conduire à de nouveaux développements et d'ouvrir la voie à un nouvel épisode d'embrasement". 

Le statut définitif du troisième Lieu-Saint de l'islam a toujours été au c£ur des négociations prévues dans le processus de paix au Proche-Orient. 

La communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis nÆa jamais reconnu El Qods occupée comme capitale dÆIsraël ni lÆannexion de sa partie orientale en 1967. 

Dans la résolution 2334, adoptée le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité de l'ONU "souligne qu'il ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne El Qods, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations". 


Le Statut définitif d’al Qods occupé reste à définir par les négociations 

Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré vendredi que la décision de Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Avv à al-Qods occupé, n'a pas tranché sur le statut définitif de la ville sainte qui reste à définir par les négociations. 

" En effet je pense qu’il (le président) était très clair sur le statut définitif d’al-Qods, y compris les limites (de souveraineté), qui sera laissé au négociations entre les deux parties" du conflit, a indiqué Tillerson lors d’une rencontre à Paris avec son homologue français, Jean Yves le Drian, et dont la déclaration a été publiée par le département d’Etat. 

Le chef de la diplomatie américaine a ajouté que le transfert de l’ambassade " n’aura pas lieu cette année ni même l’année prochaine ", car le département d’Etat aura besoin d’acquérir le site qui va accueillir la représentation diplomatique et obtenir les autorisations nécessaires pour sa construction. 
Dans une rupture spectaculaire avec la politique américaine au Moyen-Orient, le président Donald Trump a décidé unilatéralement mercredi de reconnaître la ville sainte capitale d’Israël au mépris des vives réactions de toute la communauté internationale. 

La déclaration est une approbation " de la souveraineté israélienne sur toute la ville ", selon plusieurs commentateurs à Washington. 

Al Qods occupé est " la capitale que le peuple juif a choisi dans des temps anciens ", a déclaré Trump sans mentionner le droit souverain des palestiniens sur al-Qods Est , alors qu’un large consensus international s’est dégagé depuis les accords d’Oslo pour considérer cette partie de la ville sainte comme capitale du futur Etat palestinien. 

Sa décision explosive a été vivement critiquée par plusieurs sénateurs démocrates qui évoquent la fin du rôle de Washington comme intermédiaire de paix au Moyen-Orient.  Rex Tillerson et le chef du Pentagone, James Mattis, se sont opposés à ce transfert qui marque un tournant majeur dans la politique américaine au Moyen-Orient. 

La Maison Blanche se prépare déjà aux conséquences "du déraillement" du processus de paix, selon deux hauts responsables de l’administration américaine, cités par CNN. 

De son côté, l’Autorité palestinienne a signifié que la relation de confiance est rompue avec les Etats-Unis, désormais disqualifiés du rôle de sponsor de paix. 

Le vice président Mike Pence, qui devrait se rendre les prochains jours en Palestine et en Egypte, n’est pas le bienvenu, a affirmé un cadre du parti palestinien Fatah.  La Maison Blanche a soutenu jeudi qu’une éventuelle annulation de la rencontre de Pince avec le président Mahmoud Abbas est " contreproductive "


La décision américaine « non conforme » aux résolutions de l'ONU 

La décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement El Qods comme capitale d'Israël "n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", ont affirmé vendredi les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne. 

Elle "ne favorise pas la perspective de paix dans la région", ont ajouté ces diplomates lors d'une déclaration solennelle à l'issue d'une réunion urgente du Conseil de sécurité au cours de laquelle les Etats-Unis se sont retrouvés isolés.  Les ambassadeurs ont aussi appelé "toutes les parties et tous les acteurs régionaux à travailler ensemble à maintenir le calme". 

"Nous sommes en désaccord avec la décision des Etats-Unis d'Amérique de reconnaître El Qods comme capitale d'Israël, et de lancer les préparatifs du déménagement de l'ambassade américaine de Tel Aviv à El Qods", ont souligné les diplomates. 

"Le statut d'El Qods doit être déterminé par des négociations entre Israéliens et Palestiniens, qui doivent conduire à un accord sur le statut final". 

Dans ce cadre, "El Qods devra être la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine. 
En l'absence d'accord, nous ne reconnaissons aucune souveraineté sur El Qods", ont-ils souligné. 
"Conformément au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 476, 478 et 2334, nous considérons El Qods- Est comme faisant partie des territoires occupés palestiniens", ont aussi fait valoir les cinq ambassadeurs. "Un accord sur les frontières des deux Etats devrait s'établir sur la base des lignes du 4 juin 1967, moyennant des échanges de territoire équivalents agréés entre les parties. 

L'UE ne reconnaîtra aucun changement sur les lignes de 1967, y compris s'agissant d'El Qods, autres que ceux convenus entre les parties", ont insisté les diplomates. 

"Nous sommes prêts à contribuer à tous les efforts crédibles pour relancer le processus de paix sur la base des paramètres internationaux agrées, devant conduire à la solution des deux Etats. 

Nous encourageons l'administration américaine à apporter désormais des propositions détaillées pour un accord israélo-palestinien", ont-il conclu. 

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