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Sahra Occidental : Prisonniers sahraouis au Maroc : Amnesty lance une action urgente sur l’état de santé du groupe de Gadeim Izik...

Publié par DKNews le 12-12-2017, 16h55 | 49
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Une action urgente a été lancée lundi par l’organisation des droits de l’Homme, Amnesty International (AI) pour sauver la vie d’un des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik, dont la santé s’est dégradée à un état "critique". 

AI a lancé un appel urgent invitant le grand public du monde entier à écrire aux autorités marocaines pour garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales aux activistes sahraouis, leur permettre l’accès aux soins et autoriser des visites sans restrictions de leurs familles et avocats.  Il s’agit notamment de l’état de santé du prisonnier Abdeljalil Laaroussi, transféré à la prison locale d'Ain Sbaa 1, et dont la situation est "très critique", affirme Amnesty. 

Condamné à la réclusion à perpétuité à l’issue du procès du groupe de Gdim Izik en Juillet 2017 impliquant également 22 autres militants sahraouis, Abdeljalil a entamé une grève de la faim le 20 novembre.  Il demande à être transféré à la prison locale de Laayoune, au Sahara Occidental, pour être proche de sa famille. 

L’ONG affirme que depuis son transfert de la prison d'El Arjat près de Rabat à la prison locale Ain Sbaa 1 de Casablanca le 16 septembre dernier, la santé d'Abdeljalil Laaroussi s'était déjà "gravement détériorée" avant même qu’il n’entame sa grève de la faim, en raison des mauvaises conditions de détention dans sa nouvelle prison. Citant la famille du prisonnier et un de ses avocats, AI rapporte que Abdeljalil souffre maintenant de rectorragie, d’épistaxis, d’hypertension artérielle et de problèmes cardiaques. 

Il a été hospitalisé trois fois au cours du procès et l’administration pénitentiaire lui a administré un traitement qui ne convient pas à ses problèmes de santé puisqu’il n’a été consulté par aucun médecin depuis son transfert, précise l’ONG. 

Amnesty rapporte également que, sans explications, la famille du prisonnier n’a pas été autorisée à lui rendre visite. Quand les membres de sa famille ont été enfin autorisés à le voir, l’entrevue n’a duré que 15 petites minutes et après de longues heures d’attente, souligne AI.  Le 10 octobre, la famille de Abdeljalil a déposé une plainte auprès de l'administration pénitentiaire pour mauvaises conditions de détention. 

D’autres plaintes avaient déjà été déposées par les familles des autres détenus sahraouis condamnés dans le même procès. Pour rappel, le 16 septembre, 19 détenus faisant partie du Groupe de Gdeim Izik ont été transférés de la prison d'El Arjat près de la capitale marocaine Rabat, vers sept prisons différentes au Maroc. 

Les conditions de leur détention ont été déplorées depuis le début par plusieurs organisations, dont Amnesty International. 

Pour rendre efficace son action lancée aujourd'hui, l'ONG a publié les coordonnés de la direction de l'Administration pénitentiaire marocaine, du ministère marocain de la Justice et celui des droits de l’Homme. 

Elle souhaite également que des copies soient envoyées avant le 22 janvier 2018, aux représentants diplomatiques marocains accrédités dans les pays des destinateurs. 


...Un eurodéputé appelle à étiqueter les produits sahraouis à destination de l'UE 

L'UE doit mettre en place un étiquetage permettant d'indiquer la provenance exacte des produits importés dans le marché communautaire, notamment depuis le Sahara occidental occupé, a plaidé le député européen Sergio Gaetano Cofferati. 

"Compte tenu du jugement de la CJUE et des études réalisées, par exemple par Oceana (2013 et 2016) et l'Université Aristote de Thessalonique (Grèce) en 2011 sur l'étiquetage des produits, en particulier des poissons, il est essentiel d'assurer un étiquetage précis des produits" importés dans l'UE en provenance du Sahara occidental, a-t-il écrit dans une question adressée à la Commission européenne. 

La Cour de justice de l’UE avait jugé le 21 décembre 2016 que l’accord d’association UE-Maroc, et par conséquent l’accord en matière de produits agricoles et de pêche, n’étaient pas applicables au territoire du Sahara occidental. 

Relevant le statut "séparé et distinct" garanti au territoire du Sahara occidental par la charte des Nations unies, la Cour européenne de justice (CJUE) a affirmé dans son arrêt qu'"il est exclu de considérer que l’expression territoire du Royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des accords d’association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire". 

La Cour avait notamment constaté que l’approbation du peuple sahraoui est requise pour la conclusion d’un accord qui comprenne le Sahara occidental, et qu’il n’y avait pas de telle approbation. 

Soulignant l'importance d'utiliser des étiquettes plus précises afin de "prévenir toute fraude" et permettre aux citoyens européens d’acheter des produits en ayant la connaissance de leur lieu exact de production, l'eurodéputé s'est interrogé sur les mesures prises ou prévues par la Commission européenne pour assurer un "contrôle efficace" des produits agricoles et de la pêche importés du Sahara occidental occupé. Le député européen Cofferati a exhorté l'exécutif européen à garantir, conformément à l'arrêt de la Cour européenne de justice, que tous les produits originaires du Sahara occidental qui entrent dans l'UE soient étiquetés avec le code ISO EH et non pas MA, utilisé pour les produits marocains. 

Il a exhorté, dans ce contexte, la Commission à s'assurer que les produits agricoles et de la pêche du Sahara occidental ne bénéficient pas de tarifs douaniers préférentiels prévus dans l'accord d'association UE-Maroc. 

Le Commissaire européen aux affaires économiques et financières, Pierre Moscovici avait affirmé, il y a quelques mois, que des "lignes directrices" sur les implications de l'arrêt de la CJUE ont été communiquées aux autorités douanières des Etats membres de l'Union, prévoyant qu'en cas de doutes fondés quant à l'origine des marchandises, les autorités douanières doivent procéder à des enquêtes conformément aux modalités de coopération administrative énoncées au titre de l'article VI du protocole 4 de l'accord d'association UE-Maroc. 

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