Statut d'El Qods: Nouvelles manifestations au Moyen-Orient contre la décision américaine

Publié par DKNews le 12-12-2017, 16h56 | 25

De nouvelles manifestations ont eu lieu lundi au Moyen-Orient contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la ville sainte d'El Qods occupée comme capitale d'Israël, une décision qui a suscité la préoccupation de la communauté internationale quant au maintien de la stabilité dans la région. 

A Beyrouth, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le sud de la capitale libanaise, à l'appel du mouvement Hezbollah, scandant notamment "El Qods est à nous". A Téhéran, des centaines de personnes ont manifesté sous des slogans comme les "Mères palestiniennes perdent leurs enfants" ou "Mort à l'Amérique". 

Un transfert de l'ambassade des Etats-Unis à El Qods, à une date non précisée, est "une cruauté qui vient s'ajouter aux précédentes oppressions américaines", a estimé Ali Esfahani, un étudiant de 23 ans.. 

Dans les Territoires palestiniens, des dizaines de jeunes, le visage ceint du foulard traditionnel pour beaucoup, ont manifesté pour exprimer leur colère face à des soldats israéliens à la sortie de Ramallah, en Cisjordanie occupée. 

Les soldats israéliens ont tiré à coups de gaz lacrymogènes, de projectiles en caoutchouc et, sporadiquement, à balles réelles. Plusieurs jeunes ont été blessés, selon des photographes de l'AFP. 

"Nous sommes ici pour protester contre la décision de Trump et pour dire qu'El Qods est, et restera, notre capitale, et que nous y resterons pour la défendre", a déclaré l'un des manifestants. 
Les heurts avec les soldats israéliens ont fait 27 blessés, atteints par des projectiles en caoutchouc ou des balles réelles en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, a rapporté le Croissant-Rouge palestinien. 

La protestation a coûté la vie à quatre Palestiniens et fait des centaines de blessés depuis jeudi. 
En reconnaissant unilatéralement le 6 décembre El Qods comme la capitale d'Israël, M. Trump a déclenché des manifestations quotidiennes dans le monde musulman, la colère des Palestiniens et une réprobation quasiment unanime de la communauté internationale, toujours préoccupée lundi des retombées dans une région en plein tumulte. 

"Nous considérons que ces mesures sont déstabilisatrices, elles n'aident pas la résolution de la situation mais au contraire, elles provoquent le conflit", a dit le président russe Vladimir Poutine en visite au Caire. 

"La pire chose qui puisse se produire maintenant, c'est une escalade des tensions, de la violence", avait dit plus tôt la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, à Bruxelles. 
Elle a répété la position européenne selon laquelle la solution à deux Etats, c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël, restait la seule valable pour résoudre le conflit israélo-palestinien. 

La décision de M. Trump fait redouter des réactions incontrôlables tant El Qods, avec ses lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, est un sujet passionnel. 

Les Palestiniens représentent environ un tiers d'une population de 882.000 personnes, mais demeurent majoritaires à El Qods-Est, occupée et annexée par Israël. L'ONU n'a jamais reconnu cette annexion. 

Les Palestiniens revendiquent El Qods-Est comme la capitale de l'Etat indépendant auquel ils aspirent.