Les manifestations du 11 décembre 1960, un tournant décisif dans l'histoire de l'Algérie

Publié par DKNews le 13-12-2017, 16h27 | 185

Les manifestations du 11 décembre 1960 ont constitué un tournant décisif dans l'histoire de la question algérienne juste, ont indiqué les participants à une journée d'étude sur ces évènements douloureux tenue mardi à la faculté des lettres de l'université «Djillali Liabès» de Sidi Bel-Abbès. 

Les intervenants lors de cette rencontre, universitaires et historiens de plusieurs wilayas de l'ouest du pays, ont mis l’accent sur l'importance de ces manifestations qui ont levé haut la voix du peuple algérien pour exprimer son attachement à la liberté et sa conviction que l'Algérie est algérienne et non française en réponse au projet français du général Charles de Gaulle.

Miloud Tizi, chef du département des sciences humaines à l'Université de Sidi Bel-Abbes, a souligné que «l'Algérie avait présenté de nouvelles formes et méthodes, notamment les manifestations de 1960 qui fut une année de négociations entre les parties française et algérienne et, par conséquent, la sortie du peuple algérien en réaction au plan du général de Gaulle visant la répression du peuple algérien assoiffé de liberté et de justice».

Il a ajouté que les manifestations du 11 décembre 1960 ont démontré «la cohésion, l'unité et la solidarité du peuple algérien avec sa direction politique du Front de libération nationale et l'Armée de libération nationale», notant que cette date mémorable est le prolongement du 1er novembre 1954, où le peuple algérien est sorti pour investir les villes envoyant un message fort aux autorités coloniales françaises que l'Algérie est algérienne et non française.

Pour sa part, Mokhtaria Boucif de l’université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen a appelé à poursuivre l'éducation des enfants pour concrétiser le message des chouhada tombés au champ d’honneur lors de ces manifestations.

La conférencière a souligné que la célébration du 57ème anniversaire des manifestations du 11 décembre coïncide avec la confirmation du peuple algérien de son soutien à la cause palestinienne juste. Cette journée d’étude a été initiée par la faculté des lettres de l'université de Sidi Bel-Abbès, en collaboration avec le laboratoire de recherche «Algérie histoire et société», dans le cadre du programme des activités scientifiques de l'année universitaire 2017-2018.


Les manifestations du 11 décembre 1960 ont contraint l'occupant à une négociation d'égal à égal avec les chefs de la révolution 

Les manifestations du 11 décembre 1960 ont contraint les autorités de l'occupation française à négocier d'égal à égal avec les chefs de la révolution nationale, a affirmé mardi à Alger le professeur universitaire et l'historien, Bachir Medini.

«Ces manifestations intervenues dans le contexte de la nouvelle stratégie de la révolution algérienne ont contraint les autorités de l'occupation française à négocier d'égal à égal avec les chefs de la révolution nationale à Genève», a expliqué M. Medini dans une conférence organisée par le Haut Conseil Islamique (HCI) sur «les manifestation du 11 décembre et les violations des droits de l'Homme».

L'historien a précisé que ces manifestations avaient démontré «l'adhésion du peuple autour du Front de libération nationale (FLN), en tant qu'unique et légitime représentant de la révolution algérienne, pour la revendication de l'indépendance sur tous le territoire national».

Il a ajouté qu'elles sont venues aussi pour battre en brèche la campagne de désinformation du général De Gaulles visant à neutraliser la révolution tant à l'intérieur qu'à l'extérieur rappelant que les manifestants avaient brandi des banderoles et scandé des slogans «Arabe et musulmane est l'Algérie», réclamant le droit d'autodétermination, l'indépendance et la libération des détenus politiques.

Après avoir rappelé les massacres commis par l'occupant français, M. Medini a affirmé que la contestation populaire a propulsé la cause algérienne au devant de la scène internationale et dans les foras internationaux.

Ces manifestations qui ont démarré le 9 décembre à Ain Timouchent avant de s'étendre à tout le territoire national ont fait jusqu'au 16 décembre 1960 1.500 Chahid, a-t-il rappelé.