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La wilaya de Nâama mène une lutte implacable contre la désertification

Publié par DKNews le 23-12-2017, 15h54 | 82
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La lutte contre la désertification et la reconstitution du couvert végétal des zones steppiques détériorées sont les principaux défis des programmes d’accompagnement et de soutien adoptés par l’Etat en vue de relancer l’économie pastorale et préserver la production animale dans la wilaya de Nâama, soulignent les responsables du Haut-commissariat au développement des steppes (HCDS).

Le phénomène de la désertification est en nette recrudescence ces dernières années dans cette wilaya touchant particulièrement ses vastes pâturages couvrant une superficie totale de 2,175 millions d’hectares.

Cette situation, due au manque de pluviométrie et à la surexploitation des ressources naturelles, nécessite l’accompagnement des éleveurs, l’amélioration de leurs conditions de vie par l’élaboration d’études et la concrétisation des projets de proximité dans le cadre de la gestion durable des zones steppiques, ont déclaré des responsables de services techniques du HCDS.

Les actions de lutte contre la désertification dans la wilaya ont donné des résultats palpables sur le terrain. Des photos satellitaires, réalisées en 2013, dans le cadre d’une collaboration entre le ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche et l’Agence spatiale algérienne (ASAL) ont montré le renouvellement du couvert végétal dans des zones envahies par le sable comme le village de Fougara (El Bayoudh) au nord, Néfikha à Sfisifa au sud selon les dits services.

La méthode utilisée pour endiguer l’avancement du sable consistait en l’extension et le renouvellement des plantes fourragères résistant à la sécheresse dans d’importantes surfaces des pâturages de la wilaya et l’aménagement de réserves de la wilaya relevant des communes frontalières comme les périmètres de Fertassa, Amrag, Langar, Djagran, Hadjrat Toual, Boulekhsam, Oulgag Benour et autres. 

Protéger les pâturages les plus vulnérables...

Par ailleurs, pour créer un équilibre environnemental et protéger des pâturages les plus vulnérables, augmenter le rendement des produits du patrimoine animalier de la wilaya qui compte actuellement 1, 4 million de têtes ovines, 89.000 têtes caprines et 37.000 têtes bovines outre des équidés et camélidés, des programmes se poursuivent depuis 2013 pour créer un développement durable des steppes et préserver l’économie pastorale.

Nacer Outafout, cadre technique à la représentation du HCDS de Nâama, a précisé que cet organisme intervient sur le terrain en vue de lutter contre la désertification dont la création de périmètres et leur plantation ainsi que des réserves naturelles. Ces efforts ont donné des résultats probants en matière de lutte contre l’avancée du sable et la reconstitution du couvert végétal dans certaines zones.

Outre la disponibilité du fourrage pour le bétail, ces actions ont contribué à la mise en £uvre de diverses méthodes techniques de lutte contre la désertification. Une enveloppe financière globale de 1, 5 milliard DA a été consentie à cet effet durant la période allant de 2004 à 2014. Plusieurs parties y ont été impliquées comme la conservation des forêts, les exploitants d’espaces pastoraux steppiques, les associations d’éleveurs, les éleveurs ainsi que les populations locales.

La représentation locale du HCDS a également initié des programmes de vulgarisation au profit des éleveurs sur les méthodes efficaces d’exploitation des espaces steppiques. Le même organisme a contribué à l’intégration des éleveurs en les recrutant comme gardiens des réserves pastorales, à assurer des ressources financières aux collectivités locales en permettant la location de zones de pacage aux éleveurs par des communes, a expliqué ce spécialiste.

Actuellement, la superficie globale des réserves steppiques gérées actuellement par le Commissariat a atteint 464.637 has. D’autres actions ont été concrétisées, cette dernière décennie, dans d’autres domaines comme celui de la mobilisation des ressources hydriques et la création de points d’eau pour l’abreuvement du bétail.

Ces travaux réalisés concernent le fonçage et l’équipement de 82 forages, 114 puits, le réaménagement de 201 anciens puits, la rénovation de 53 sources, la réalisation de 98.290 mètres linéaires de ruisseaux , la rénovation des équipements de 69 bassins d’irrigation, l’ouverture de 13 km de pistes pastorales et l’aménagement de 74 km, selon le dernier bilan des activités du HCSD de la wilaya.

Par ailleurs, pour récupérer les eaux pluviales, le Commissariat a réalisé 3 retenues collinaires, 14 puits, 75 collecteurs d’eau pour éviter des inondations. Ces réalisations sont destinées à la production du fourrage vert, à l’irrigation des surfaces de fourrages et à la protection des terres du phénomène de l’érosion et de l’avancée des sables.

Le HCDS sur tous les fronts...

Le Commissariat supervise aussi l’exploitation des réserves après évaluation de la productivité fourragère où l’organisation du pacage se fait pour la reconstitution naturelle des espèces de fourrages comme  l’alfa, le thym et les arbustes résistant à la sécheresse comme le cyprès et autres.

La représentation locale du HCDS compte annuellement céder des parties de réserves steppiques ayant retrouvé leurs couverts végétaux en vue deleur location en faveur des éleveurs et des maquignons des différentes communes.

Par ailleurs, une hausse de la valeur productive à l’hectare a été enregistrée cette année puisque celle-ci est passée de 30 à 150 unités de fourrage dans certaines zones pastorales, transformées, ces trois dernières années, en réserves pastorales notamment à Khaoui Sahel (Kasdir), Nefikh à Sfisifa, Djebel Himeur à Moghrar, Zaboudja à El Bayoudh.

La HCSD £uvre à élargir et à développer l’utilisation des énergies renouvelables en fournissant 450 plaques photovoltaïques aux populations sédentaires des régions pastorales (150 foyers) ou nomades (299 familles) pour améliorer leurs conditions de vie.

Il est à noter que les énergies solaire et éolienne sont utilisées dans l’équipement des forages pour exploiter les eaux des nappes phréatiques dans l’irrigation pastorale. Durant ces dernières années, dans la wilaya de Nâama, il a été procédé à la plantation de 13.000 has irrigués à travers des pâturages steppiques endommagées par la sécheresse notamment la plante Gatfa qui résiste au froid et se développe dans les zones salines. Cette plante représente une matière alimentaire complémentaire aux ovins a expliqué l’ingénieur Benzerouk du HCSD.

Cette plante ainsi que le maïs sont plantés dans de vastes surfaces de pâturages de la wilaya où la représentation locale du HCDS mise sur ces deux produits pour développer la biodiversité et réhabiliter les plantes fourragères, a-t-on expliqué.

Les mêmes services ont recouru à des techniques plus adaptées pour une production de fourrages destinés à l’aliment du bétail en créant des petites pépinières à l’exemple de celle de Belhandjir (10 km à l’ouest d’Ain Sefra) dont la capacité productive est de 60.000 plants par an.

Le Commissariat £uvre, outre son intervention technique dans ces régions, à renforcer les moyens de sensibilisation et d’information sur l’importance de préserver le milieu steppique, à organiser des journées d’étude périodiques en impliquant des acteurs des différents secteurs et le mouvement associatif dans la recherche de solutions aux problèmes de désertification, de détérioration des sols et de la sécheresse dans le cadre du développement durable.

Il contribue également dans la lutte contre la pauvreté et à conférer davantage d’efficacité aux projets réalisés, a-t-on ajouté.

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