12e FestivAlgérie : Un brassage des genres réussi

Publié par DKNews le 26-12-2017, 15h26 | 31

La fusion algéro-arménienne et les prestations croate, russe, espagnole et japonaise auront marqué par leur singularité le 12e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes (FestivAlgérie) qui, six jours durant, offrira au public de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh l'opportunité d'apprécier des terroirs culturels jusque-là méconnus.

Ce 12e FestivAlgérie a vu se succéder des ensembles de douze pays d'Afrique, d'Europe et d'Asie, qui ont mis en valeur les traditions culturelles de différents pays, du Madagascar, France, Espagne, Turquie et Espagne, entre autres, exprimées individuellement ou dans des fusions intelligentes qui ont séduit le public.

«Mystique muse au fil du temps», une prestation pleine de créativité conçue par le maestro Khalil Baba Ahmed, a réuni dans une fusion des genres les voix cristallines de Manal Gherbi et Ana Arzumanyan, dans des partitions qui ont réuni le chant classique andalou, servi par les cadences du «Mouwachah» oriental, et les airs du terroir arménien.

Par ailleurs, sept ensembles algériens de musique andalouse ont pu présenter plusieurs programmes, à travers lesquels la richesse de ce patrimoine a été revalorisée dans des prestations de groupe ou en solo, à l'instar des ensembles «féminin» et «andalou» de l'Opéra d`Alger, de l'association «Ichbiliya» de Souk Ahras et autres ensembles Lila Borsali et Hasna Hini.

L'ensemble polyphonique croate de voix «Klapa Vincace» et ses huit interprètes a présenté un florilège de pièces traditionnelles et populaires, ravivant les coutumes ancestrales, à travers le chant «Klapa» propre à la région de Dalmatie au sud de la Croatie, alors que le «Sextet O.Osipov», de Russie, dirigé par Igor Senin, a choisi de faire connaître la Balalaïka (instrument triangulaire à trois cordes de différents formats), à travers une polyphonie instrumentale à six pupitres.

Représentant l'Espagne, le «Trio Templier», composé par la chanteuse française Alexandra Templier, le guitariste espagnole Sergio Matesanz, et la violoncelliste cubaine Cary Rosa Varona, a exécuté une dizaine de pièces dans le genre flamenco, grâce à une fusion enrichie par le chant de l'interprète française, aux intonations qui tirent vers le classique universel, et l'accompagnement de la musicienne cubaine, ancré dans le rythme latino.

Du Japon, le duo «Futari Bayachi» formé par la chanteuse au Taïko (tambour japonais) Emiko Ota et le musicien au Shamisen (luth à trois cordes) Hideaki Tsuji, a interprété une dizaine de pièces évoquant essentiellement les «humeurs des gens», ainsi que l'a expliqué au public le luthiste.

=Pari réussi=

En dehors des fusions, le patrimoine culturel de Tunisie, d'Egypte, duPakistan, du Maroc et de Turquie a été exposés par différents ensembles dans des programmes qui ont restitué les particularités de chaque pays, les genres et modes musicaux, les tenues traditionnelles et les rites propres à chaque région.

Le 12e Festivalgérie, qui a rendu hommage au doyen des musiciens andalous disparu en novembre à l'âge de 100 ans, Mustapha El Hassar, a proposé, parallèlement aux prestations artistiques, des rencontres et des conférences, consacrées à l'étude de quatre des instruments traditionnels de la musique andalouse, la Kouitra, le Kamane (violon alto), l'Oud arabe (luth) et le Rbeb (instrument à deux cordes, apparenté au violon), entre autres.

Des masters-class ouverts au public et encadrés par des artistes algériens étaient, eux, consacrés à la pratique de ces instruments. Bien que soumis aux restrictions budgétaires, le 12e FestivAlgérie qui, depuis sa création en 2006, prône la valorisation et la promotion du patrimoine musical, aura réussi le pari d'offrir au public algérois, de plus en plus nombreux au fil de ses éditions de cette manifestation, un généreux programme grâce à un panel de cultures et de traditions musicales du monde.