Le patrimoine archéologique et architectural exceptionnel du sud du pays, notamment la région de Ghardaïa, «peut devenir un levier de développement durable» et un véritable «porteur de richesse» pour peu que l'on veille à sa préservation et à sa sauvegarde, a indiqué lundi à l’APS le directeur général du centre nationale de recherche archéologique (CNRA).
S’exprimant en marge d’une journée d’étude organisée à Ghardaïa portant sur «Les sites archéologiques de la vallée du M’Zab et les mécanismes de sauvegarde», Toufik Hammoum a appelé à «la préservation, la sauvegarde et la mise en valeur de l’ensemble du patrimoine culturel dans toute sa diversité pour devenir une destination susceptible de capter des parts importantes du marché touristique mondiale».
«La préservation du legs patrimonial est une responsabilité partagée et collective», a-t-il affirmé, ajoutant que «l’adhésion de tous les acteurs (élus, pouvoirs publics, société civile) est nécessaire pour la sauvegarde et la valorisation de ce trésor culturel non renouvelable».
Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part des chercheurs, universitaires, responsables locaux du secteur de la culture et plusieurs acteurs associatifs et élus, les intervenants ont relevé que la région du M’Zab regorge de sites archéologiques menacés par «l’urbanisation galopante et anarchique» ainsi que «l’absence d’un inventaire exhaustif».
Les experts ont ainsi insisté sur la nécessité d'élaborer, en partenariat avec les autorités locales et la société civile, des réflexions et des propositions dans le domaine de la préservation et de la valorisation du patrimoine, ainsi que la sensibilisation des citoyens sur sa valeur et à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.
Les participants à cette journée d’étude ont également plaidé pour l’intégration de la dimension patrimoniale dans les programmes de développement locaux en associant les compétences dans le domaine de la préservation et la valorisation du patrimoine culturel de la région.
Ils ont aussi appelé à l’achèvement du plan de sauvegarde du secteur «sauvegardé» de la vallée du M’Zab ( Ghardaïa) en cours d’élaboration afin de permettre aux pouvoirs publics de lancer des programmes de développement en conformité avec la loi sur le patrimoine 04/98 du 15/ 7/1998.
Les intervenants lors de la rencontre étaient unanimes à constater l’urgence des projets de préservation de la mémoire de la région à travers notamment l’inventaire des sites et leur délimitation sur le terrain afin d’éviter la déperdition de ce patrimoine culturel.
Les efforts fournis pour la préservation, la sauvegarde et la réhabilitation du style architectural, ainsi que l’intégration du patrimoine culturel dans le processus de développement de la région ont été également mis en exergue durant cette journée d’étude.
