Centrafrique: le gouvernement et l'ONU condamnent les propos du chef de la milice Séléka

Publié par DKNews le 29-12-2017, 16h44 | 25

Le Premier ministre centrafricain, Mathieu Simplice Sarandji, a condamné jeudi les propos du chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), Noureddine Adam, qui avait traité le président Faustin-Archange Touadéra de "criminel" et menacé de marcher sur Bangui, tandis que l'ONU a averti qu'elle ne permettrait pas une déstabilisation du pays. 

 "Noureddine Adama déclare que le président Touadéra est un criminel. Mais qui est plus criminel que qui",s'est interrogé le Premier ministre sur la radio Ndeke Luka. Mardi, Noureddine Adam avait traité le chef de l'Etat de "criminel" et dit qu'il pourrait "marcher sur Bangui", évoquant une "ligne rouge" dont "le gouvernement s'approche", notamment en réarmant l'armée nationale.

La force de l'ONU présente en RCA depuis 2014 a déclaré de son côté qu'elle "ne permettra pas que la paix et la stabilité du pays soient perturbées par qui que ce soit". 

Dans un communiqué, la Minusca a ajouté jeudi que l'ONU "demeure déterminée à appuyer les autorités pour prévenir toute tentative de mettre en péril les acquis de la restauration de l'autorité de l'Etat". 

Le Premier ministre a lui aussi réagi à la menace du chef de guerre. La politique du président Touadéra est "celle de la main tendue. 

C'est ainsi qu'il a toujours tendu la main aux groupes armés pour qu'ils renoncent aux violences et intègrent le processus DDR" de désarmement, démobilisation et réinsertion, a-t-il ajouté. 

Le chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et co-fondateur de l'ex-coalition rebelle de la Séléka qui avait pris Bangui en 2013, a menacé de prendre Bangui une nouvelle fois. 

Mercredi à l'Assemblée, lors d'une séance de questions au gouvernement, les députés se sont inquiétés des propos du chef de guerre et ont interpellé le gouvernement sur les "mécanismes mis en place pour éradiquer (les) entrepreneurs politico-militaires", selon les médias locaux. 
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013.